Après le fleurettiste Enzo Lefort, double champion du monde, arrivé en Guadeloupe, ce samedi 30 juillet, c’est au tour d’Ysaora Thibus de revenir… là où tout a commencé. Pour sa première médaille d’or aux Championnats du monde d’escrime, Ysaora Thibus a eu droit à un chaleureux accueil au son du ka.
Ce lundi 1er août, à l’aéroport Pôle Caraïbes (Les Abymes), une délégation de la Région Guadeloupe, emmenée par Jean-Marie Pilli, accompagnée des membres du comité régional d’escrime et du club où Ysaora Thibus a pratiqué l’escrime… étaient présents. Et…, surprise ! Dans l’enceinte de l’aéroport la championne du monde a eu droit à un accueil populaire au son du ka.
La fleurettiste qui a enfin remporté l’or mondial en individuel aux Championnats du monde d’escrime, qu’elle attendait depuis si longtemps, veut « prendre le temps de savourer cette médaille » avant de penser à l’étape suivante. « En tant qu’athlète on a souvent tendance à penser à la prochaine étape, reconnait la championne du monde. Là, je veux profiter de ce titre que j’attendais depuis longtemps et pour lequel j’ai beaucoup travaillé. Ensuite, je repartirai pour une nouvelle saison, en septembre. »
« Savoir s’adapter aux aléas »
Le programme d’Ysaora Thibus en Guadeloupe a débuté dès ce lundi 1er août pour trois semaines auprès des siens, avec son compagnon, l’escrimeur américain Race Imboden, qui l’a coachée avant les Championnats du monde, en remplacement de son entraîneur contaminé à la Covid-19.
« C’est aussi cela quand on est athlète de haut niveau : il faut s’adapter aux aléas. Aujourd’hui, je veux partager ce moment avec toute ma famille qui me soutient dans toutes les situations. D’ailleurs, les deux premières personnes que j’ai appelées, c’est ma mère et mon père : ils s’étaient réveillés en pleine nuit pour suivre de la Guadeloupe les épreuves au Caïre ! C’était un moment vraiment magique. »
« Il est important de croire en soi, de s’écouter ! »
Impossible de ne pas repasser le film de ce mardi 19 juillet, au Caire (Egypte). « Etre sur le toit du monde, c’est vraiment beaucoup d’émotion. Cette journée [NDLR : la finale du 19 juillet] était vraiment particulièrement intense. J’ai réussi à m’exprimer dans mon escrime : j’étais vraiment en contrôle toute la journée. On ne sait jamais qu’on est prêts, mais si on a tout fait pour y arriver, on est plus confiant pour aller sur la piste et se battre. Les matches étaient difficiles jusqu’au bout, mais quand j’ai mis la dernière touche, j’ai vraiment vu tout ce qu’on a fait pour en arriver là. Je suis vraiment contente de ce titre. Il prouve que lorsqu’un athlète fait des choix parfois difficiles, qu’on met des moyens en œuvre pour atteindre un objectif, il est important de croire en soi, de s’écouter. »
Avec cette médaille d’or que la France n’avait pas remportée depuis 51 ans, Ysaora Thibus est devenue la troisième fleurettiste française sacrée championne du monde en individuel. « C’est une fierté de voir aboutir le résultat de plusieurs années de travail, une fierté de représenter la Guadeloupe, commente-t-elle. Je pense à Laura Flessel et à toutes celles qui sont passées avant moi. Si on soutient les femmes, le sport féminin continuera de briller et avec d’autres Guadeloupéennes, j’espère ! On peut venir de la Guadeloupe et faire de grandes choses ! »
Cécilia Larney
« La Guadeloupe, terre de champions ! »
« Chaque médaille d’or, c’est la Guadeloupe qui réussit, c’est la Guadeloupe, terre de champions, se félicite Jean-Marie Pilli, conseiller régional. C’est l’exemple que l’investissement de la Région pour rendre le sport accessible à tout le monde et surtout pour que nos athlètes puissent émerger et donner l’exemple. Cette médaille d’or, c’est la concrétisation des efforts de la Région depuis de nombreuses années, et le résultat de l’engagement des entraîneurs de Guadeloupe. »