Voile Route du Rhum – Destination Guadeloupe : Kéni Piperol devrait repartir mercredi

Auteur d’un excellent début de course, pointant en pole position pendant plusieurs heures, Kéni Piperol entamait sa première Route du Rhum de la meilleure des manières. Malheureusement, trois jours après le départ, le skipper Guadeloupéen était victime d’une avarie majeure sur son Class40 Captain Alternance, l’obligeant à se dérouter vers La Corogne en Espagne. Kéni revient sur son début de course et explique ce qu’il s’est passé.

Une avarie importante, qui est en cours de réparation.

« J’étais très content de mon départ ! Vu que j’avais des soucis d’électronique, je ne pouvais pas recevoir d’emails ne recevoir la position des concurrents. C’est lorsque la Direction de Course m’a contacté pour la vacation officielle que j’ai appris que j’étais en tête de la Route du Rhum. Incroyable ! J’étais dans ma course, dans ma bulle. J’y allais prudemment en naviguant proprement et en soignant mes manœuvres. Quand on navigue au près sur nos bateaux, l’étrave scow tape énormément dans les vagues et les chocs sont assez violents. J’ai commencé à entendre un bruit suspect puis j’ai constaté qu’il y avait de l’eau qui rentrait dans le bateau. Au petit matin, alors que le bruit s’intensifiait, j’ai réalisé qu’il manquait de la mousse à l’avant à tribord et que la peau intérieure commençait à se découper tout au long du bouchain. J’ai certainement tapé quelque chose… J’ai mis les pompes en route, et j’ai viré de bord pour me mettre tribord amure afin que cette zone-là soit hors de l’eau. J’ai bataillé pour réparer car le bateau faisait des sauts de vagues et j’avais du mal à plaquer la réparation. Les conditions étaient vraiment dures. »

Les raisons et les réparations

Arrivé à La Corogne dimanche 13 novembre, le bateau a immédiatement été expertisé par les équipes de Lalou Multi dépêchées sur zone, le chef de chantier Justin Dobson, Thomas Jourdren et Vincent Mora.

Fabienne Roucayrol, gérante du chantier Lalou Multi, explique les raisons potentielles de cette avarie et le travail à fournir pour permettre à Kéni de repartir au plus vite en direction de la Guadeloupe. « Cette avarie est certainement due à la concomitance de deux évènements distincts. Le bateau avait tapé une bouée lors de son convoyage vers Saint-Malo. Lors de la réparation, il est possible qu’une fissure n’ait pas été identifiée. Après inspection du bateau à La Corogne, il apparait clairement qu’un choc est à l’origine de cette délamination sur une surface d’environ 2m2. Les équipes Lalou Multi sont à pied d’œuvre pour réparer. Ils ont d’abord commencé à enlever toutes les surfaces abimées pour mettre la peau intérieure à nue. Ils procèdent désormais à la découpe et à l’ajustage des mousses et procéderont ensuite à une infusion sous vide. Je suis déçue pour Kéni car il faisait un début de course magistral. Il a fait la démonstration de son talent de marin mais aussi de sa capacité à gérer un prototype extrêmement innovant. Nous allons lui permettre de terminer sa Route du Rhum. »

Captain Alternance verra la Guadeloupe !

Forcément déçu de devoir mettre de côté la compétition, Kéni reste motivé comme jamais pour poursuivre sa Route du Rhum et amener son Captain Alternance visiter son île natale. « Il ne m’est jamais venu à l’esprit que je ne repartirai pas » confie t-il. « Je suis forcément un peu déçu car mon début de course était à la hauteur de mes objectifs : de prendre du plaisir en étant le mieux placé possible et surtout traverser cet océan Atlantique. Mais je ne suis pas abattu, je vais repartir pour continuer à prendre de l’expérience mais surtout pour finir ce que l’on a commencé et présenter mon bateau à la maison. Ça me tient réellement à cœur. »

« Nous sommes fiers du chemin parcouru ensemble »
Yves Hinnekint, président de l’association WALT, soutient Kéni Piperol et toute l’équipe :
« L’association Walt et ses partenaires sont mobilisés avec Keni et l’équipe de Lalou Multi dans ce nouveau défi. C’est dans ces moments difficiles que nous reconnaissons les vrais champions et Keni en est un. Ces talents de marin et de sportif nous ont permis de vivre un départ enthousiasmant où toutes ses compétences ont été à l’œuvre pour devenir le premier skipper guadeloupéen à être en tête de sa catégorie après 24 heures de course. La voile est avant tout un sport mécanique et sans cette avarie nous sommes certains que Keni aurait atteint ses objectifs. Nous sommes fiers du chemin parcouru ensemble et serons là pour l’accueillir en Guadeloupe. »

Le chantier du bateau devrait prendre 48 heures environ. Le skipper Kéni Piperol pourrait reprendre la mer dès le mercredi 16 novembre à la mi-journée.

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