Depuis lundi après-midi, le sprint final est donc officiellement lancé pour les trois leaders de la classe Ultim 32/23, Charles Caudrelier (Maxi Edmond de Rothschild), François Gabart (SVR Lazartigue) et Thomas Coville (Sodebo Ultim 3).
Pour eux, il s’agit aujourd’hui d’engranger le plus de milles possibles en direction de la pointe nord de la Région Guadeloupe.
« Ça commence à aller vite, c’est sympa. Enfin de la glisse, de la vraie ! Le bateau va bien. La mer s’est organisée. C’est plaisant », a commenté le meneur de troupe à la vacation matinale, après une nuit entière, lancé à plus de 30 nœuds de moyenne. « Plus il y a de vent, plus le bateau est facile au pilote. J’en ai profité mais il faisait noir et dans les grains, le vent montait à plus de 30 nœuds. J’avais tout dessus et j’étais en mode « je ne casse rien ». J’aurais pu aller plus vite. Le bateau demandait à aller à plus de 40 nœuds mais j’ai préféré rester raisonnable », a commenté Charles Caudrelier avec une voix nettement plus reposée que la veille.
« J’ai pu dormir un peu et passer une excellente nuit », a avoué le navigateur, dont la cadence a un peu faibli en même temps que le vent ce matin. Son avance au pointage de 6 heures sur son concurrent le plus proche ? 110 milles.
« Je n’ai pas assez d’avance
pour me décontracter complètement »
« C’est pas mal et si je pouvais garder ce matelas jusqu’à la fin, ce serait bien mais je reste vigilant. François est dans une meilleure position que moi car il n’est pas complètement impossible que j’aie un jibe à faire à un moment. La journée va être un peu molle et il va y avoir des grains. Ce n’est pas fini avant la Guadeloupe ! Concentration et repos sont au programme du jour. Je n’ai pas assez d’avance pour me décontracter complètement », a ajouté le skipper du Maxi Edmond de Rothschild qui garde la tête froide et ne cache pas son appréhension pour ce qui concerne les derniers milles.
« Ce qui m’inquiète, c’est le tour de la Guadeloupe. J’ai peur que François me fasse une Joyon, qu’il se venge de la dernière fois ! », a relaté Charles qui a forcément en mémoire le scénario de la dernière édition de cette Route du Rhum – Destination Guadeloupe marqué par neuf heures de mano à mano autour de l’île et, pour finir, un incroyable retournement de situation à la sortie du canal des Saintes.
« Je vais arriver à la mauvaise heure, en début de nuit en heure locale. A ce moment de la journée, les vents ne descendent pas encore de la côte. Tout est fait pour faire un finish à suspense comme vous aimez bien à terre, mais comme on déteste en mer », assure le marin.
Ambiance avec Martin Le Pape :
A Basse-Terre, la bouée est posée
Ce mardi matin, à la première heure, sous le regard attentif d’André Atallah, maire de Basse-Terre, et Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région Guadeloupe, la bouée qui marque le passage des skippers a été posée.