Voile. Défi Atlantique : aux allures portantes vers les Açores

Ils sont nombreux les coureurs du Défi Atlantique à le souligner aujourd’hui, la fin de la traversée d’une cellule anticyclonique ce matin met un terme au 6 premiers jours de course disputés quasiment sur un seul bord tribord, cap au Nord, en bordure de l’anticyclone des Açores.

Place désormais à des régimes de vents majoritairement venus de l’Ouest, synonyme d’allures portantes vers les Açores. Les Class40 les plus au Nord de la flotte ressentent depuis ce matin ce changement de régime.

Les spis sont de sortie et l’on se prépare désormais à changer de mode de vie, dans l’ambiance tonique, humide et rapide des navigations au portant en limite des dépressions d’Atlantique Nord.

Le duo Italien Alberto Bona (IBSA) – Ambrogio Beccaria (Alla Grande Pirelli) a su trouver le chemin le plus efficace dans les petits airs de la nuit pour retrouver la commandement de l’épreuve, au détriment d’un Marc Lepesqueux (Curium Life Forward) quelque peu pénalisé par son impatient contre bord à l’Est hier après-midi. Les écarts repartent à la hausse entre les leaders et l’arrière garde de la flotte qui va encore et durant toute la journée se débattre dans la molle.

Fin de transition en tête de la course

Nuit et journée de transition pour les 12 équipages du Défi Atlantique, aux prises ces dernières 24 heures avec ce véloce centre de haute pression en déplacement vers le Sud.

Les rythmes des quarts, selon les bateaux armés de deux, trois ou quatre hommes (sans oublier Emka De Cannart, seule femme de la flotte à bord d’Everial), ont souvent doublé, tant les « poulièmes » de noeud se sont parfois gagnés au toucher de barre et aux réglages millimétrés, sur une mer plate et sous grande voile d’avant qu’un tout petit filet d’air de secteur Ouest venait gonfler.

On souligne une fois de plus l’excellent sens marin d’Axel Tréhin et ses hommes (Arnaud Biston et Laurent Pruvost sur Project Rescue Ocean), revenus dans le trio de tête, par la grâce de son placement au vent des leaders et au niveau de Ian Lipinski et Crédit Mutuel.

Le groupe des sept leaders s’est singulièrement regroupé au hasard des navigations erratiques de la nuit, et c’est en bloc compact, chacun toujours en mesure de rêver de victoire à Horta, que ces voiliers les plus performants de la classe s’apprêtent à prendre le virage à droite déterminant pour le sprint final vers l’archipel des Açores.

Trois à quatre jours d’une navigation musclée, en recherche perpétuelle de vitesse leur sont promis. On va désormais parler assiette, angle au vent et vitesse vmg tout au long des 1 300 milles encore à parcourir.

Jules Bonnier en route vers Horta

Jules Bonnier et son équipage sont parvenus, au terme d’une belle course contre la montre, à se faire livrer et à remonter le barreau de leur barre de flèche. Nestenn Entrepreneurs pour la planète a repris la mer, cap sur Horta, avec la ferme intention de prendre le départ de la seconde étape vers La Rochelle.

« On va partir avec un vent soutenu qui nous suivra cette nuit et demain. En milieu d’après-midi, après avoir passé la pointe de la Guadeloupe, on partira à tribord dans des conditions au près ou au travers pendant 3 jours et on va commencer à être dans la courbure de l’anticyclone pour faire route directe vers notre arrivée. La météo d’aujourd’hui annonce dépression, nous allons tout faire pour nous trouver devant et arriver dans 8 jours comme les routages l’indiquent. Tous les modèles ont l’air de converger, c’est le point positif. Dans ce schéma-là, on espère prendre le départ de la 2e étape et rattraper les derniers avant Horta. Dans un monde idéal, on arrivera vendredi ou samedi de la semaine prochaine, on aura ainsi le temps de préparer la deuxième étape. Passée la frustration de la casse, ces prolongations étaient très stimulantes logistiquement et techniquement. Et la misère est moins pire au soleil ! Ces derniers jours n’ont en revanche pas été reposants, on était décalé par rapport aux horaires françaises pour gérer les aspects logistiques. Les journées étaient longues, nous avions beaucoup de choses à penser. On va essayer de se reposer sur ce convoyage jusqu’à Horta, l’objectif est d’aller vite et de prendre soin du bateau. Nous partons avec 5 jours de retard mais entendons bien arriver en même temps que les autres ! »

Vendredi 7 avril 2023 – Classement à 14h00 (heures françaises)

Lien classement & cartographie : www.defi-atlantique.com – Mise à jour toutes les deux heures.

1. Alla Grande Pirelli – Ambrogio Beccaria à 1 259,4nm de Horta
2. Ibsa Group – Alberto Bona à 1 263,2 nm + 3,7 nm
3. Project Rescue Ocean – Axel Trehin  à 1 266,4 nm + 6,0
4. Crédit Mutuel – Ian Lipinski à 1 272,2 nm +12,8 nm
5. Curium Life Forward – Marc Lepesqueux à 1 274,6 nm + 15,1 nmnm +0,1 nm
6. TQuila – Alister Richardson  à 1 294,7 nm +35,2 nm
7. Everial – Erwan Le Draoulec à 1294,8 nm + 35,4nm
8. Chocolat Paries – Screb – Jean-Baptiste Daramy à 1 312,1 nm + 52,7nm
9. Prendre la mer, Agir pour la forêt  Mathieu Claveau à 1 319,8 nm +60 ,4 nm
10. Dopamine Sailing Team – Raphaël Auffret à 1 231,3 nm à 71,8 nm
11. – Yoda – Franz Bouvet à 1 346,2 nm +86,8 nm
12. Vicitan – Olivier Delrieu 1 348,3  nm + 88,9 nm nm
13. Nestenn – Entrepreneurs Pour La Planète – Jules Bonnier

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