Sur Public Sénat, Victoire Jasmin, sénatrice socialiste de la Guadeloupe, s’est livrée. Sans retenue. Avec un certain panache.
Victoire Jasmin a expliqué la situation en Guadeloupe, dénoncé la montée d’une certaine violence, y compris envers les élus, l’impossibilité de ceux-ci de négocier sans la présence de l’Etat, sur certains points de la plateforme de revendications du Collectif des organisations en lutte contre l’obligation vaccinale et le passe sanitaire.
Elle a aussi mis en avant l’union qui est celle des élus locaux et des parlementaires, toutes tendances politiques confondues, pour négocier ce qu’il est possible de négocier, ce qui concerne directement les collectivités locales. Et redit qu’il n’est pas possible de négocier sur l’abrogation de la loi vaccinale ni sur une amnistie des personnes interpelées et jugées, voire condamnées pour des faits de violence pendant la période des barrages. L’abrogation d’une loi d’urgence est impossible sur une portion du territoire, l’amnistie ne regarde que le gouvernement et non les élus.
Sur l’intrusion du collectif dans l’enceinte du conseil régional, à Basse-Terre, jeudi matin, elle explique : « Le droit de revendication existe mais il doit aussi s’accompagner de l’esprit de dialogue. On ne peut pas tout exiger sans écouter les autres. Je ne vois pas comment une négociation peut avoir lieu sous la pression. »
La sénatrice rappelant que le président de Région, Ary Chalus, et son staff ont été retenus plusieurs heures dans les bureaux de l’étage de l’hôtel de Région, pour des discussions qui n’ont rien donné de tangible. Quelle que soit la bonne volonté des élus ils ne peuvent négocier sur l’abrogation d’une loi de la République qui s’impose à tous, sans exception.
Ce qu’a redit, vendredi, le gouvernement « qui ne négociera jamais avec le collectif sur ce sujet. »
A Public Sénat, la sénatrice Jasmin a révélé : « Les élus sont terrorisés. Ils subissent depuis quelques jours des actes inqualifiables et inquiétants. Il y a quelques jours, j’ai assisté à une réunion pendant laquelle certains opposants au passe ont littéralement injurié des élus pour exprimer leur désaccord sur la méthode de travail. D’autres vont encore plus loin et menacent de brûler les maisons des élus. Ce sont là des attitudes d’un autre temps. »
Comme ses collègues élus locaux ou représentant de la Nation, elle affirme : « Je suis prête à dialoguer, mais pas dans ces conditions. Les manifestants sont les premiers à donner des leçons aux politiques, qu’ils prennent leur responsabilité et se disciplinent. On pourra alors discuter et trouver des solutions pour sortir de cette impasse. »
En fait, pour le collectif, comme l’ont reconnu les élus, le temps passe et le 31 décembre, moment de l’application sans rémission de la loi du 5 août 2021, arrive très vite, sans aucune espérance de négocier quoi que ce soit avec l’Etat. De plus, l’annonce du passe vaccinal, encore plus restrictif, qui pourrait être mis en application d’ici le 15 janvier, a désespéré les syndicats, d’où l’intrusion à la Région Guadeloupe.