Un collectif composé d’enseignants-chercheurs, d’étudiants et d’artistes et de professionnels du spectacle a tenu une conférence de presse ce matin, au Centre Sonis aux Abymes. Les intervenants ont exprimé leur désaccord avec la décision de l’Université des Antilles de fermer la première année de la Licence d’art du spectacle et patrimoine immatériel et expliqué son importance.
Jugée incompatible avec les attentes du monde professionnel, la première année la licence d’arts du spectacle et patrimoine immatériel de l’Université des Antilles va fermer ses portes dès la rentrée scolaire prochaine. Depuis l’annonce de cette fermeture, des étudiants, des professeurs et des personnalités du monde artistique se sont levés pour contester cette décision. Selon le collectif, les arguments annoncés par la direction pour justifier cette décision ne sont pas recevables. « Ils disent qu’il n’y a pas assez d ‘élèves, en première année ils sont une quarantaine, en seconde année ils sont une vingtaine et en troisième année ils sont une quinzaine. Ce sont des chiffres tout à fait acceptables pour une licence. », rétorque Jean-Pierre Sainton professeur d’histoire à l’Université des Antilles.
Lancée pour former les jeunes guadeloupéens aux métiers de l’art et du spectacle, la licence joue également un rôle social, en permettant l’enracinement et l’étude de la culture caribéenne. Selon le collectif, « une telle licence ne peut pas ne pas exister en Guadeloupe ».
La fermeture de cette première année a une conséquence directe sur les élèves qui souhaitaient s’inscrire pour l’année prochaine. José Jernidier, professeur au lycée Carnot, qui a ouvert un cursus Sciences et techniques du théâtre, de la musique et de la danse, a exprimé le désarroi de ces élèves contraints d’aller étudier à l’étranger où changer de filière. « Ils sont perdus, ils ne savent pas quoi faire, ils ne veulent pas se retrouver à l’étranger dans le contexte sanitaire actuel à avoir des cours devant un écran ».
Les jeunes étudiants ont été soutenus par les étudiants actuels de la licence, qui subiraient actuellement des pressions à cause de leur engagement pour la sauvegarde de la première année.
Le collectif, estime que la fermeture de cette première année est injuste et prématurée. Si la filière connaît un manque d’enseignant reconnu, plusieurs solutions alternatives auraient pu être trouvées selon le collectif. Par exemple, la mutualisation de certains cours et faire intervenir des enseignants titulaires de l’Université des Antilles, qui aurait pu empêcher de solliciter des intervenants extérieurs… Affaire à suivre.
Tafari TIROLIEN