La décision de l’Université des Antilles de supprimer la filière des Arts du spectacle et patrimoine immatériel a créé la polémique. Suite aux différentes réactions d’étudiants et d’artistes de Guadeloupe, l’Université des Antilles a justifié sa décision par voie de communiqué.
« La décision de supprimer la première année de la licence des Arts du spectacle est une décision légitime et mûrement réfléchie », affirme l’Université des Antilles dans un communiqué. La suppression serait liée à plusieurs facteurs, notamment économiques, organisationnels et au fait que le cursus tel qu’il est enseigné ne répond pas aux demandes et aux aspirations des étudiants. Selon la direction de l’Université des Antilles, les enseignements jugés trop théoriques ne forment pas les étudiants aux métiers du monde du spectacle, ce qui implique des conséquences considérables sur l’avenir des étudiants.
Par ailleurs, la filière a connu de nombreux problèmes d’organisation qui ont notamment été le résultat d’annulations de cours. Suite à l’annulation de dossiers de certains professionnels du spectacle, la filière s’est retrouvée en difficulté pour assurer certains cours du cursus. Un fléau qui a également eu un impact sur la qualité de l’enseignement dispensé et la capacité des étudiants à être compétitifs lorsqu’ils poursuivent leurs études dans l’Hexagone ou à l’étranger. « Les conditions de recrutement des enseignants-chercheurs à l’Université des Antilles relèvent d’une réglementation nationale précise. Nul ne peut y enseigner sans les diplômes idoines », rappelle la présidence de l’Université des Antilles.
Dès l’officialisation de la suppression de la première année de la filière, de nombreux étudiants se sont mobilisés, lundi 1er février. Accompagnés de nombreuses personnalités du monde artistique, ils ont contesté cette décision en affirmant qu’ils y avaient d’autres alternatives que la suppression du cursus. Une position partagée par le syndicat du personnel de l’Education de la Guadeloupe (SPEG), qui a également publié un communiqué, ce lundi 1er février.
Selon le syndicat, les conditions légales du fonctionnement de l’Université des Antilles exigent une répartition des ressources et des enseignants-chercheurs en fonction de plusieurs critères (nombre d’étudiants, du type d’enseignement et de l’activité de recherche de chaque pôle). Selon les chiffres, l’Université des Antilles devrait appliquer une répartition 2/3 – 1/3 des professeurs-chercheurs entre la Guadeloupe et la Martinique. Actuellement, l’Université aurait opté pour la parité 50/50, une décision en inadéquation avec la loi qui aurait des conséquences sur l’enseignement de certaines filières en Guadeloupe.
Tafari Tirolien
La position du Speg
« Nous demandons au président de surseoir cette décision, car la filière reste porteuse d’emplois, qui participe au rayonnement culturel artistique et touristique de l’archipel, précise Frédéric Gérardin, Secrétaire général adjoint du Speg, chargé de l’enseignement supérieur et de la recherche. Il est possible de revenir sur cette décision, en affectant des postes d’enseignants-chercheurs à cette licence des Arts et du spectacle pour assurer le socle d’enseignements indispensable à son fonctionnement correct. »