Une barge de Guadeloupe pour Saint Vincent

Autour de Marie-Luce Penchard, les partenaires de l’opération humanitaire. Photos AA

« Au-delà de l’envoi de matériels pour venir en aide à nos frères caribéens de Saint Vincent, éprouvés par l’éruption de la Soufriere, c’est l’esprit même de la coopération humanitaire entre pays de la Caraïbe qu’il faut retenir. »Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région, présidente de la Commission Coopération du conseil régional de la Guadeloupe, enfourche là l’un de ses dadas préférés : la coopération régionale à laquelle elle croit beaucoup.

La réactivité de la Région,
le soutien des entreprises

Mercredi, vers 10 heures, rassemblement sur le quai 9 du port de Pointe-à-Pitre : une petite foule et une barge. La barge, qui appartient à GBH, va appareiller à 15 heures pour Saint Vincent. La petite foule c’est autour de Marie-Luce Penchard, vice-présidente de la Région — Ary Chalus est à Marie-Galante pour le conseil d’administration de la CRMG, l’usine sucrière actuellement en panne —, Julien Mérion, président du CORECA, des représentants du Medef Guadeloupe, des MPI, du Crédit agricole, des clubs services. Et des bénévoles.

L’opération a été mise en place rapidement, après qu’Ary Chalus, président de Région, et Marie-Luce Penchard se soient entretenus avec les chefs d’Etats de la Caraïbe au cours de deux réunions de l’OECE, à laquelle appartiennent Saint Vincent et la Guadeloupe.

« Ces échanges entre pays de la Caraïbe au sein de l’OECE se sont établis immédiatement après l’éruption de la Soufriere et la demande d’aide de Ralph Gonsalves, le premier ministre de Saint Vincent », explique Marie-Luce Penchard. Une fois passée la compassion pour la population éprouvée, c’est vite devenu le temps de concrétiser par des actions : la Martinique a expédié des tonnes d’eau et de matériels divers.

En Guadeloupe, Ary Chalus a lancé immédiatement un appel pour de l’eau et la Région a pris à sa charge de l’eau encore, mais aussi des masques, des gels hydroalcooliques, des aliments et médicaments pour bétails.

« C’est le premier de plusieurs départs à partir de la Guadeloupe, explique Marie-Luce Penchard. Cette coopération humanitaire avec Saint Vincent va durer plusieurs semaines, sans doute. » 

Une coopération humanitaire
entre pays de la Caraïbe

En fait, ce que souhaite à terme mettre en place la Région Guadeloupe c’est une plateforme en coopération avec la Croix-Rouge, de façon à se déployer partout dans la zone Caraïbe en cas d’événement naturel impactant les populations : ouragan, tremblement de terre, tsunami, etc. 

« Il faut agir vite pour l’aide d’urgence. C’est pourquoi la Région va installer un entrepôt de collecte de matériels de façon à avoir, venant de partout, des stocks d’urgence à transporter vers n’importe quelle île de la Caraïbe en un minimum de temps. Il faut être opérationnel en 48 heures, et on a vu, lors du passage d’Irma sur Saint-Martin, qu’il n’est pas possible d’attendre des secours rapides venant de l’Europe. »

Cet entrepôt — le premier d’une série de trois, dont un second à Saint-Martin — sera installé sur un terrain non loin de l’aéroport international Pôle Caraïbes. « Ainsi, la Guadeloupe pourra avoir une organisation opérationnelle immédiate. D’autant plus intéressante que l’entrepôt sera réapprovisionné non seulement par la Guadeloupe, mais aussi par les îles voisines puisque ce sera un entrepôt commun à la Caraïbe. Moi, c’est comme ça que je vois la coopération ! », lance Marie-Luce Penchard.

André-Jean VIDAL

Ils préparent d’autres convois pour les jours à venir.
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