Le 1er décembre 2021, le Conseil exécutif de la Collectivité de Saint-Martin a fait le vœu de solliciter la reconnaissance officielle, par la Délégation Générale à la Langue Française et aux Langues de France, du créole à base lexicale anglaise saint-martinois comme langue de communication régionale de l’île et de demander son inscription sur la liste des langues régionales de France.
Ce vœu a été présenté en séance du Conseil territorial, dimanche 19 décembre, afin d’évoquer en session plénière publique les enjeux de la reconnaissance de la langue saint-martinoise au niveau national et d’informer l’assemblée des travaux actuellement en cours.
Afin d’illustrer cette demande de reconnaissance et l’impact de la langue maternelle sur les vies quotidiennes, la Collectivité de Saint-Martin a présenté un film réalisé par son service communication en partenariat avec Christophe Henocq, agent chargé des missions archéologiques et scientifiques au sein de la délégation au développement Humain de la Collectivité.
Comme l’a rappelé le président du Conseil territorial dans ses propos liminaires, « l’anglais saint-martinois est un élément fondamental de notre identité culturelle. C’est un ciment de cohésion sociale, un moyen de communication quotidien. Il doit à ce titre, comme le permet l’article 75-1 de la Constitution, être préservé aux côtés de la langue de la République. »
La reconnaissance de l’anglais saint-martinois revêt aussi une importance toute particulière en matière d’éducation, avec notamment comme priorité le développement de l’offre d’enseignement de la langue régionale.
Les études menées dans ce domaine s’accordent à dire qu’une meilleure qualité d’enseignement en outre-mer passe par une réforme de l’enseignement des langues régionales et donc par leur reconnaissance respective.
Par ailleurs, l’accès au patrimoine, à la création et à la diffusion des informations dans la langue régionale est un enjeu majeur dans les territoires, à travers les médias et la culture notamment mais aussi dans la vie administrative, sociale et économique.
Les travaux menés ces 15 dernières années en France ont démontré la légitimité et l’utilité publique des langues régionales qui doivent être enseignées dès le plus jeune âge pour une meilleure compréhension des informations.
La Collectivité de Saint-Martin s’inscrit dans cette dynamique et portera ce vœu devant les instances nationales compétentes.
Le président Daniel Gibbs a indiqué aux élus qu’il suivrait ce sujet emblématique et « ces travaux qui vont apporter des réponses sociales fortes et urgentes, notamment pour ce qui est d’une résorption des écarts scolaires édifiants », avec une particulière attention dans les mois à venir tout en tenant l’assistance informée des avancées de ce dossier cher aux saint-martinois.
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