Après les saisies qui ont mobilisé près de 250 fonctionnaires de police et de gendarmerie, le 18 janvier, le procureur de la République de Fort-de-France a tenu une conférence de presse ce vendredi 22 janvier sur ce dossier.
L’affaire est jugée « exceptionnelle » par le procureur de la République de Fort-de-France, Renaud Gaudeul. Ce ne sont pas tant les saisies qui sont exceptionnelles, que l’ampleur des investigations qui ont été menées par différents services en synergie sous l’autorité de la JIRS (Juridiction Interrégionale Spécialisée) de Fort-de-France. Police, gendarmerie, PAF (Police aux frontières), OFAST (Office anti-stupéfiants), et Section Judiciaire ont œuvré de concert pour en arriver à l’interpellation du 18 janvier.
Lundi 18 janvier, 26 interpellations ont eu lieu. Suite à cela, 24 armes de tous calibres, dont des armes de guerre, un millier de munitions, 37 000 euros en numéraire, des centaines de bouteilles de rhum millésimés, des dizaines de montres haut de gamme, des sacs et chaussures de luxe, 3 kg de cocaïne, 9 véhicules dont des voitures de luxe et 5 deux-roues de fortes cylindrées ont été saisis.
L’affaire commence à partir d’un renseignement fourni en juin 2019. Le 11 décembre de la même année, l’enquête permet de mettre la main sur 216 kg de cocaïne. La JIRS nationale (Juridiction Interrégionale Spécialisée) confie alors l’enquête à la JIRS de Fort-de-France qui est chargée des Antilles.
Pendant un an, les investigations, peu bouleversées par la crise sanitaire, ont tout de même progressé. Le 30 octobre 2020, 20 kg de cocaïne sont saisis à l’aéroport de Paris-Orly. Le trafic était structuré selon 3 modes opératoires :
- en passant par le fret aérien. Le procureur avance l’idée que « cette opération aurait pu être réalisée avec la complicité de salariés ou dirigeants de frets aériens. »
- par l’intermédiaire de mules qui passaient les contrôles de police sans la drogue
- par le biais de colis transportant de la marchandise. Ce qui laisse penser que des complices faisaient passer la drogue sous douane.
Elodie Soupama
Des investigations en cours
Des éléments sur le trafic de stupéfiants ont été confortés avec celui des armes. Le trafic lié aux armes apparaît quant à lui comme moins structuré, mais présente plusieurs niveaux d’implication. « Plusieurs armes ont été écoulées sur le territoire de la Guadeloupe, a déclaré le procureur Renaud Gaudeul. Mais cela fait partie des investigations doivent encore être réalisées à ce sujet. »
Les personnes interpellées pourraient être reliées à une filière de blanchiment d’argent. Parmi elles, différents profils, de tous âges et de catégories sociales différentes. Quatorze d’entre elles vont être déférées devant le magistrat instructeur.