Guerre en Ukraine. Et si, demain, nous étions rationnés dans les supermarchés

La guerre en Ukraine induit des réactions plus ou moins rationnelles. Ration, voilà le mot, rationné, voilà la hantise. Et là, entre raison et fantasme, tout est possible.

Que se passe-t-il en Ukraine ? Mais aussi que se passe-t-il en Russie, car les deux pays sont liés par une guerre qui peut, à tout moment, dégénérer. Une guerre en Europe, depuis 70 ans, on n’avait pas vu cela… sauf en Yougoslavie, quand les différentes pièces du puzzle inventé après les Première et Seconde Guerre mondiales ont pris leur liberté, redevenant Serbie, Croatie, Slovénie, Monténégro, Macédoine, Bosnie-Herzégovonie… Nous parlions de Yougoslavie en oubliant que le vrai nom de ce pays patchwork était… République socialiste fédérative de Yougoslavie. Une fédération de petits Etats.

L’Ukraine est-elle une et indivisible ? Oui, sauf que, depuis 2014, l’Etat ne contrôle plus certaines parties de son territoire, le Donbass, la Crimée, presque 50 000 km2 (reste 557 000 km2), arrachées par la Russie.

Depuis un peu plus d’un mois, la Russie a envoyé des troupes en Ukraine, bombardant des villes, tuant des habitants qui résistent ou prennent la fuite vers les pays voisins, largement ouverts à cette immigration. Plus de 3 millions de personnes ont quitté l’Ukraine. En un mois. Soit, 8% des habitants de ce pays.

La communauté internationale a réagi. Mollo mollo, puisque Vladimir Poutine, président de la Russie, a, au détour d’une communication télévisée, au tout début du conflit — de l’agression — évoqué ce qu’il pourrait faire aux pays qui résistent à sa volonté… Quelque chose qu’i n’ont jamais vue auparavant… Tout le monde a pensé à la bombe atomique, d’autant que la Russie a déclenché le plus haut niveau de vigilance en la matière… tout comme certains pays d’Europe ou les Etats-Unis.

Depuis, les sanctions économiques pleuvent sur la Russie. La Russie qui, de son côté, si elle ne peut plus boire de Coca Cola ni consommer des hamburgers, acquérir des pièces informatiques pour ses avions, etc. peut couper l’approvisionnement de l’Europe au gaz, aux hydrocarbures russes. La Russie, pour rappel, est premier exportateur de pétrole.

Mais aussi pour le monde entier ce peut être la course aux céréales dont la Russie est grosse productrice. Tout comme l’Ukraine.

Plus de céréales en quantités, cela induit quelques désagréments pour nos société de consommation.

Déjà, les hydrocarbures sont plus chers, ce qui se traduit par quelques désagréments à la pompe à essence. Pourquoi, direz-vous, puisque les hydrocarbure que nous consommons aux Antilles françaises et en Guyane viennent de la mer du Nord… et pas de la Russie ? Simplement parce que le cours est international, qui tient compte de tout un tas de contingences loin de nous mais qui nous importent durement. Depuis le 1er janvier, le plein d’essence qui était à 50-55 euros est passé à plus de 70 euros.

Il y a aussi le blé, les céréales, dont Ukraine et Russie produisent près de la moitié de la production mondiale.

Qui dit blé dit pain, mais aussi alimentation — les autres céréales aussi — des poules, poulets, porcins, etc. Toute une chaîne alimentaire carnée. L’huile aussi est menacée puisque le tournesol est produit en Russie. La liste des produit est infinie.

Infinies aussi les inquiétudes. Dans certains magasins, en Europe et bientôt aux Antilles françaises et en Guyane — ce sont les mêmes grossistes, les mêmes chaînes de magasins — certains rayons sont à moitié peine, voir vides.

La pénurie ? Oui et non. Surtout le besoin de stocker qui anime des citoyens qui craignent de manquer.

Faire des stocks chez soi, est-ce une solution ? Non, puisque si la guerre Russie-Ukraine dure, si elle s’étend à l’Europe, les stocks seront vite consommés.

D’autant nous disent les spécialistes, qu’il n’y a pas encore pénurie. Mais, si on regarde ce qu’il se passe dans des pays européens voisins de la France — qui a fait de l’impréparation un art (voir la gestion de la pandémie à la Covid-19) — on constate que des chaînes pourtant présentes aussi en France ont décidé de limiter la consommation de certains produits, en précisant des quotas à ne pas dépasser concernant l’achat de certaines denrées alimentaires ou autres. Lidl, Aldi, Carrefour, entre autres chaînes de magasins, pratiquent ces restrictions.

Pour ce qui est des restrictions possibles d’importation de carburants divers, on peut toujours imposer des mesures étatiques comme l’abaissement des vitesses sur les routes, des journées sans voiture, etc. L’Agence internationale de l’énergie vient de préconiser que ces mesures soit mises en vigueur immédiatement.

Soyons pratiques, quels produits pourraient être rationnés d’ici quelque semaines ? L’huile de tournesol et l’huile d’olive, la farine, le papier toilette (ne demandez pas pourquoi, c’est comme ça. Chaque fois qu’il y a crise le papier toilette est introuvable en rayon ! ), les légumes en conserve (il faut transporter les boites et c’est lourd…), le pain, etc.

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