Tropiques criminels : les intermittents engagés sur la série réagissent

Après le refus de la Collectivité territoriale de Martinique d’accorder une subvention à la nouvelle saison de la série Tropiques criminels, les techniciens, comédiens, figurants, prestataires martiniquais, engagés sur le tournage, réagissent.

Série policière diffusée sur France 2, Tropiques criminels est l’objet, depuis le début de la semaine, d’un feuilleton peu glorieux. D’abord, il y a eu l’épisode 1, diffusé lundi 3 mai, par lettre anonyme et signé d’un collectif masqué « par peur des représailles ». Dans cette lettre, adressée aux conseillers de l’Assemblée de Martinique, le « collectif d’artistes, comédiens, acteurs et techniciens de la culture » invitaient les élus à ne pas renouveler la subvention accordée à la série Tropiques criminels, lors des deux précédentes saisons, elles aussi entièrement tournées en Martinique.

« Plus de 2 millions d’euros de retombées économiques »

L’épisode 2 a permis de prendre connaissance des arguments de Marie-Hélène Léotin, conseillère exécutive en charge de la culture et du patrimoine, en faveur d’un soutien financier à la série, qui selon elle, permet de récolter « plus de 2 millions d’euros en retombées économiques » pour quatre mois de tournage en Martinique. Pour Karine Mousseau, présidente du Comité martiniquais du Tourisme, la série Tropiques criminels est une vitrine pour la destination Martinique.

Ce mercredi, s’est joué le troisième épisode. Comme prévu, la Collectivité territoriale de Martinique s’est réunie en plénière. La demande de subvention de 500 000 euros pour la série Tropiques criminels a été rejetée.

Sonia Rolland, Julien Béramis et Béatrice De la Boulaye.
« Une chasse aux sorcières »

Ce jeudi, épisode 4. Les techniciens, comédiens, figurants et prestataires martiniquais, engagés sur le tournage de la saison 3 de Tropiques criminels, et donc, concernés au premier chef, font valoir leur point de vue. En plus de condamner les propos du « collectif d’artistes » dans lequel ils ne se reconnaissent pas, ils dénoncent une chasse aux sorcières et interpellent les élus de la Collectivité territoriale de Martinique. « Chers élus, combien d’entre vous êtes venus sur le tournage constater le travail que nous faisons ? Avez-vous, ne serait-ce qu’une fois regardé un épisode de la série ? (…) La décision de celles et ceux qui ont voté contre cette subvention vient sûrement de couper l’herbe sous les pieds de plusieurs mères et pères de familles martiniquaises », indiquent, en conclusion, les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma de Martinique, engagés sur le tournage de Tropiques criminels, saison 3.

Cécilia Larney

La réalité des intermittents

Dans leur lettre ouverte aux élus de la Collectivité territoriale de Martinique, les professionnels de l’audiovisuel et du cinéma de Martinique qui collaborent avec la production de Tropiques criminels rappellent que « la moitié de l’équipe de tournage est constituée de Martiniquais qualifiés occupant des postes à l’écriture du scénario, à la mise en scène, à la régie, à la vidéo, au son, à la lumière, à l’électricité, à la machinerie, à la décoration, aux costumes. C’est aussi, chaque année, une quarantaine de comédiens locaux et une centaine de figurants payés. N’oublions pas la partie restauration, les transporteurs, les agents de sécurité… Cette série est un réservoir de plus de 624 heures de travail effectuées en 4 mois, garantissant aux intermittents martiniquais leur statut si fragile surtout en ce moment. C’est aussi la garantie de salaires sur la base de la convention collective de l’audiovisuel. Nous ne comprenons pas cette décision quand on sait que les projets manquent en Martinique pour pérenniser les emplois de la filière, mais aussi afin d’offrir des perspectives à celles et ceux qui voudraient embrasser les métiers de l’audiovisuel et du cinéma. »

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