Les mains masquées d’huile noire épaisse, le pêcheur renverse des globules toxiques dans la mer alors qu’il supplie la caméra, exhortant les téléspectateurs à « partager cette vidéo. »
Dans les images, filmées à bord d’un petit bateau, Gary Aboud documente une marée noire cette semaine dans le golfe de Paria, au large de la côte caraïbe de Trinidad. Ce n’est que le dernier des nombreux déversements qui menacent de faire des ravages sur la vie marine vulnérable et l’industrie de la pêche de la région.
Aboud, qui dirige un organisme local de surveillance de l’environnement, a montré l’étendue du déversement, qui, selon lui, s’est étendu sur des kilomètres, et a critiqué ce qu’il a qualifié de timide tentative de nettoyage de la part de la compagnie pétrolière Paria Fuel Trading Company Limited.
Les pêcheurs et les amis de la mer (FFOS) sont sortis pour documenter le déversement et ont filmé un navire à plein régime tentant apparemment de briser la couche de pétrole. Il a demandé à l’entreprise d’utiliser des barrages pour contenir le pétrole et le collecter. « Ce que nous avons vu [en termes de déversement] n’était pas aussi scandaleux que ce qu’ils faisaient », a déclaré Aboud.
« Briser les grosses boules en plus petites boules peut être moins offensant pour les yeux, mais c’est tout aussi offensant pour nous. Lorsque vous brisez le pétrole, il coule et va au fond de l’océan, où il continuera à se dégrader et à entrer dans la chaîne alimentaire. »
Paria a déclaré avoir découvert le déversement vers 19h30 samedi et qu’une fuite le long d’un pipeline de brut de 12 pouces en était la cause. Dans un communiqué publié lundi, il a déclaré : « Le déversement est contenu et un nettoyage résiduel est en cours. »
La société a déclaré que des barrages absorbants avaient été placés stratégiquement pour empêcher une nouvelle migration du pétrole dans la mer, et que des camions aspirateurs évacuaient le pétrole collecté sur terre pendant que les traînées de pétrole en mer étaient « décomposées mécaniquement. »
Mais Lisa Premchand, directrice de programme de FFOS, a déclaré qu’il n’y avait aucune preuve au cours des trois derniers jours pour montrer que la société utilisait des barrages flottants pour contenir le déversement. « Grâce à nos images de drones, il n’y avait pas de barrages flottants dans le golfe de Paria autour de ce déversement pour empêcher le pétrole de se propager encore plus. »
Source : The Gardian
