Tribune. Un déni de démocratie

PAR CHRISTIAN BAPTISTE*

Christian Baptiste, député de la seconde circonscription de la Guadeloupe.

Dans la nuit de mardi à mercredi, après d’intenses débats, les députés de l’Assemblée nationale ont adopté en première lecture le projet de loi de finances rectificative pour 2022.

Durant cette semaine de discussions, je me suis attelé à défendre avec force et conviction les amendements qui auraient pu avoir impact positif sur la vie des habitants de nos territoires ultramarins, quitte parfois à user de ma nouvelle fonction de co-rapporteur du budget pour la mission outre-mer.

Malheureusement, malgré toute la bonne volonté qui m’a animé, les amendements présentés par mes collègues et moi-même ont systématiquement été rejetés par le Gouvernement.

« Une posture de la majorité »


Cette posture de la majorité, ajoutée à l’absence de considération des spécificités de nos territoires d’outre-mer, m’a donc contraint à voter contre le projet de loi finances rectificative 2022.

Cela étant exposé, je voudrais tout de même revenir sur un événement qui s’est déroulé dans la soirée du 26 juillet et qui à lui seul a eu le mérite de caractériser l’état d’esprit du Gouvernement, alors qu’il semble prôner « l’ouverture au dialogue ».

Avec mes collègues de l’opposition, nous avons défendu un amendement contraignant le Gouvernement à revaloriser les pensions de retraite en fonction de l’évolution de l’inflation. Cet amendement défendu par nos soins a été voté malgré l’opposition des membres de la majorité.

Mécontent de cette décision, le Gouvernement a sollicité, au cours de la nuit, un second vote sur cet amendement, lui permettant d’obtenir finalement le rejet de ce dispositif.

Si j’ai souhaité partager cette anecdote avec vous, ce n’est pas anodin. Il m’a semblé important de le faire en raison de toute la symbolique qu’elle représente.

« La dernière volonté du Gouvernement
aura été de voter CONTRE le pouvoir
d’achat de nos retraités »


Non seulement, le stratagème utilisé par le Gouvernement afin de parvenir à ses fins constitue un déni de démocratie, mais par-dessus tout, nous actons le fait que la dernière volonté du Gouvernement aura été de voter CONTRE le pouvoir d’achat de nos retraités.

En ce concernant le projet de loi sanitaire, fidèle à mes engagements de campagne, j’ai souhaité garder le cap et voter en conséquence.

De ce fait, en dépit du fait que l’abrogation du passe sanitaire et la fin au régime d’exception permettant au Gouvernement d’instaurer un confinement représentent une avancée certaine, il m’était impossible de voter en faveur de ce texte sachant pertinemment qu’il ne répondait pas à une volonté forte de notre population : la réintégration du personnel de santé suspendu.


*Député de la seconde circonscription de la Guadeloupe,
Membre de la Commission des Finances,
Co-rapporteur Spécial sur les crédits de la mission outre-mer.

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