PAR DIDIER DESTOUCHES
100 premières personnalités publiques et des artistes de la Guadeloupe s’engagent contre l’extrême-droite au pouvoir.
Le choc du premier puis second tour de la présidentielle 2017 jusqu’au résultat des dernières élections européennes est le score élevé de l’extrême-droite française en France hexagonale et surtout dans les Outre-mer. Pour comprendre ce choc il faut d’abord être lucide. Insécurité, délinquance galopante, appauvrissement des agriculteurs, précarisation massive engendrent le même vote radical et anti partis traditionnels qu’en France hexagonale…
Mais il y’a aussi la xénophobie et le racisme qui en tant que phénomènes humains peuvent hélas concerner n’importe quel être humain, quelle que soit sa couleur de peau, fût-il habitant de terres créoles et métissées comme la nôtre.
Pour autant, il incombe à tous ceux qui ne cèdent pas face à l’indignité absolue des discours et postures politiques prônant la guerre des cultures, la hiérarchisation des peuples et des mémoires, la xénophobie, et qui dans le même temps valorise le passé colonial français, tout en niant les droits des femmes, les principes du service public, la sacralité juridique de nos principes constitutionnels et républicains, et la diversité ethno-culturelle de la France ; d’exhorter les Guadeloupéens à ne pas faire un choix qui s’avère dangereux et tragique pour nous tous.
L’EXTRÊME DROITE EST UNE ABOMINATION POLITIQUE !
L’analyse croisée des discours historiques et des discours actuels montre que sur les thèmes politiques principaux, l’extrême-droite demeure très nationaliste et négationniste face aux crimes racistes du passé et dans le monde malgré une opération réussie de récupération et de recyclage de certaines thématiques républicaines telles que la laïcité ou la lutte contre l’antisémitisme.
Pour eux la nation est le seul symbole légitime (à l’exclusion des symboles républicains par exemple), les origines liées au sang doivent être la seule source de nationalité (à l’exclusion du sol et donc du fait de résider en France), le protectionnisme et la souveraineté monétaire sont les seuls garants de la prospérité française (contrairement à toute intégration supra étatique comme l’Union européenne).
Pour le reste, la sémantique, reste en effet la même : l’immigration est une plaie, la religion musulmane est une plaie, la France est en déclin et un grand remplacement ethnique serait en cours etc…En réalité, les partis d’extrême-droite, c’est à dire les partis qui puisent toujours dans les traditions nationalistes (antirépublicaine, national-socialiste, voire fasciste) du début du XXe siècle une grande partie de leur argumentaire et de leurs idées centrées autour du rejet du système politique et de la haine de l’étranger et des autres cultures, sont fondamentalement contre toute forme de différences linguistiques, culturelles, et prônent de façon plus ou moins larvée le suprémacisme de la culture occidentale et la supériorité de l’homme blanc. Leur arrivée au pouvoir entraînera émeutes urbaines, instabilité, et dénigrement de l’image internationale de la France, y compris non hexagonale.
Par ailleurs, la politique prônée, telle qu’ils la conçoivent, sera toujours de tradition fasciste et colonialiste ! Car elle a pour objectif essentiellement la supériorité et la domination imposées de cette culture occidentale sur les autres, ainsi que « la France aux français »… Ce qui implique le négationnisme face à la traite et l’esclavage, le refus de célébrer l’abolition de l’esclavage et l’indifférence face à la barbarie raciste dans le monde.
Nous vivons, certes et hélas, un changement d’époque concernant la valeur morale des propos et surtout des attitudes racistes en politique. Lorsqu’un sujet aussi important pour la planète entière que celui de la reconnaissance de l’esclavage en tant que crime pour l’humanité par les pays européens est enfin posé par une institution européenne, une bonne partie de la représentation européenne française soit s’abstient lors du vote (les Républicains), soit vote contre (l’extrême-droite).
Peu importe la cohérence de chaque formation face à une telle mesure historique, il n’y’avait que le vote positif qui pouvait démontrer l’humanité et le degré de civilisation de chaque député participant au vote. Il y a eu donc là une infamie sans commune mesure que trop de nos compatriotes guadeloupéens oublient ou mettent sous le tapis de leur colère.
D’autre part, la Commission nationale consultative des droits de l’homme procède chaque année à une étude de la question de la discrimination, appuyée notamment sur une enquête d’opinion et son dernier rapport est plus qu’alarmant. Les noirs en France et dans les Outre-mer subissent une véritable oppression raciste, qui perdure et s’appesantit. Les conceptions de l’humanité fondées sur la notion de « race » ont jadis servi de support aux discours et idéologies racialistes à l’origine de la colonisation, ou d’actes discriminatoires voire criminels (viols, tortures, génocide…).
Ainsi, les verrous éthiques ont sauté parce qu’il y a une réelle oxydation, qu’alimentent les réseaux sociaux, des valeurs morales dans les comportements individuels et collectifs. La politique devient hystérique et agressive. La surenchère des invectives et insultes sont systématiques. Et sur les bancs même de l’Assemblée nationale on voit s’étendre la lèpre du racisme et de l’antisémitisme.
La crise économique, les pertes de repères éthiques entraînent partout la tentation du repli sur soi, voire de l’entre-soi : la recherche identitaire se fait à travers l’appartenance communautaire. La perte des repères nécessaires au vivre ensemble est accentuée en France et en Guadeloupe par la disparition progressive de l’autorité, de la raison, de l’ouverture d’esprit et de la bienveillance envers autrui.
Mais, si nous succombons à nos peurs et à nos colères, nous ouvrons la voie à ces manipulateurs et conspirateurs politiques qui ne cherchent qu’à exploiter nos doutes et nos ressentiments pour accéder au pouvoir et bâtir sur nos cœurs et nos esprits leur cathédrale d’intolérance, de haine et de peur. Tout sera bien pire ! De l’effondrement de notre économie jusqu’à la crise de régime politique en passant par la désinhibition massive des comportements racistes (notamment au sein des forces de l’ordre) portant atteinte à l’intégrité physique des personnes dites de couleur.
Chers compatriotes Guadeloupéens et Guadeloupéennes,
Ne tournons pas le dos à tout ce que nos ancêtres ont dû endurer pour bâtir une société meilleure et digne pour tous les enfants de notre Guadeloupe !
Ne tournons pas le dos à la mémoire de Maryse Condé, de Guy Tirolien, de Sonny Rupaire, de Jacob Desvarieux, de Patrick Saint-Éloi, de Rudy Benjamin, de Vélo, de Jean-Pierre Sainton, d’Ignace et de Solitude, et de tant d’autres glorieux fils et filles de Guadeloupe !
Ne tournons pas le dos aux combats victorieux de ceux qui ont contribué par la sueur et le sang à faire de nous un peuple de génies, de champions, de créateurs, d’artistes solaires et reconnus partout dans le monde !
Ne souillons pas les eaux pures de notre amour flamboyant de la vie par les idéologies funestes, rétrogrades et mortifères de ceux qui ne nous considèrent pas comme leur égal, ne nous aimerons jamais, nous méprisent et nous divisent toujours plus malgré les apparences et l’hypocrite proximité de certains de leurs candidats.
Ne mettons pas notre avenir « ô piyaj » !!
Nous vous appelons donc tous à VOTER lors des élections législatives et à le faire en refusant la moindre voix à l’extrême-droite raciste et colonialiste.
Faisons barrage à l’extrême-droite en Guadeloupe !
Premiers signataires
Didier DESTOUCHES, Juriste, essayiste, artiste-peintre et poète,
Astrid ARCONTE, enseignante,
Josué GUALITA, professeur de philosophie
Dominik COCO, artiste,
Laure TARER, Autrice,
Ernest MOUTOUSSAMY, membre honoraire du parlement
Yvon JOSEPH, cadre d’entreprise et conférencier
Willy SALZEDO, artiste musicien compositeur
Harry OZIER LAFONTAINE, directeur de recherches à l’INRAE
Stéphanie MULOT, sociologue,
Loïc VATNA, juriste
Muriel VAIRAC, politiste
Henry SANTENAC, attaché d’administration
Gilbert HERNANDEZ, retraité restaurateur
Dominique DESPLAN, artiste photographe auteur
Cinna Victorine MARIGWADLOUP, vice-présidente du MIR
Janmari FLOWERS, président de l’association VIVRE, écologue,
Michèle ZÉNON, sociologue, élu municipale et communautaire,
Alex LOLLIA, syndicaliste et professeur de philosophie,
Cédrick « Isham » CALVADOS, artiste photographe,
David DAHOMAY, cadre territorial, co-fondateur du Collectif Guadeloupe Éthique et Démocratie,
Sébastien BERNARD, guide conférencier,
Paola GLORY RIBEMONT, enseignante et artiste peintre,
Dimitry ZANDRONIS, cinéaste,
Jacky DAHOMAY, philosophe,
Fred ARMOUGON, Cadre supérieur de santé et enseignant retraité
Tony ALBINA, enseignant, co-fondateur du Collectif Guadeloupe Éthique et Démocratie,
Christian SAAD, économiste, co-fondateur du Collectif Guadeloupe Éthique et Démocratie,
Hubert JABOT, avocat, président de la Ligue des droits de l’Homme Guadeloupe,
Olivier MOUNSAMY, enseignant
Dominique VELLEYEN, citoyenne engagée,
Hervé GUIBERT, chirurgien-dentiste,
Raymond PROCÈS, auteur
Michel REINETTE, journaliste,
Pierre REINETTE, ancien haut fonctionnaire,
Jacob LABETH, professeur agrégé d’histoire et de géographie
Corinne SAINTE-LUCE, médecin,
Rosan MONZA, artiste,
Béatrice IBENE, vétérinaire,
Michel EYNAUD, psychiatre,
Sonia DERIAU-REINE, militante associative et enseignante,
Jane MORTON-NIMAR, avocate,
Elisabeth GUSTAVE, enseignante,
Jan-Marc FERLY, avocat,
Elisabeth LANDI, enseignante,
Gilles CAZIMIR, coach professionnel certifié
Diana PERRAN, ancienne vice-présidente de la Région Guadeloupe
Patricia CHATENEY RIVAUDEY, vice-présidente de l’association VIVRE
Bernard DENDELÉ LECLAIRE, romancier
Stanley DAMAS, artiste et poète
Stéphanie MUSQUET, Professeure de lettres modernes
Fanny CHOCHOS, chroniqueuse politique
Olivier LABOISSIÈRE, Consultant en communication
Lydia LUGROS, enseignante
Elie SHITALOU, Président du Sanatan Dharma Samaj
Janmari FLOWERS, président de l’association VIVRE, écologue
Krista MATHIAS , étudiante en droit public
Michel RENÉ, cadre de l’administration territoriale
Hélène LABETH, cadre d’entreprise
Marie-Paule FERNANDÈS MOREIRA, citoyenne engagée et assistante pédagogique
Cyrielle CUIRASSIER, économiste et lobbyiste institutionnelle affaires européennes
Patrick FLORY, ingénieur divisionnaire (agriculture, environnement)
Lucile BONNET , étudiante en science politique
Jemmy RUGARD, Osthéopathe
Rachel LINTHILAC, commandant de police retraitée
Marion FACORAT, cadre territorial
Martine CARIEN ép. JIOUNANDAN, conjoint collaborateur Transports Jiounandan
Jonathan FISVAL, sans activité
Aline CAREL, professeur d’éco/gestion
Pierre ODIN, sociologue
Joao GABRIEL, Doctorant en histoire et activiste
James PETIT, journaliste retraité
Myriam JEAN-MARIE, cadre administratif
Jacqueline MAGLOIRE DESTOUCHES, conseillère en insertion
Sombé ROMMEL, enquêteur
Didier PÉZERON, responsable restauration hospitalière,
Françoise DURIZOT EYNAUD, cadre supérieur,
Viviane OUSSELIN, coiffeuse
Hélisoa VALÉRIUS, cadre du médico-social retraitée
Susan JOHNSON MAISONNEUVE, traductrice
Lydia LUGROS, enseignante
Engebert VALLUET, cadre hospitalier,
Abdoulaye TRAORE, profession de santé
Clara PALMISTE, historienne
Péguy Nanette, artiste gospel
Jean-Marie DECASTEL, chargé de mission
Raïssa Surpin-Maréchaux, Interne en médecine
Cheddi SIDAMBAROM, consultant et formateur
Kelly PHAÉTON, avocate
Ida JIGHAI, directrice d’hôpital
Aloha SELLIN, coordinatrice associative et militante féministe
Francisca AMORIM, entrepreneuse sociale
Dr Henry JOSEPH , Pharmacien, chercheur
Anne-Aymone GRUETTE, médecin généraliste
Greg GERMAIN, acteur, metteur en scène et directeur artistique
Fabienne SSOSSE, enseignante
Joël NANKIN, artiste
Diana GOUDROUFFE, cinéaste Guadeloupéenne
Nikki ELIZÉ, plasticienne
Patrick NÉRINY, entrepreneur et activiste
Gérard DESTOUCHES, retraité
Géralde DESTOUCHES, retraitée
Savitjah DOUAÏKA, professeure