Tourisme. En Guadeloupe, peut-on sauver les fêtes ?

Crise sanitaire, crise sociale, quelles sont les perspectives des acteurs du tourisme en Guadeloupe pour les fêtes de d’année ?

Il y a ceux qui, en dépit du contexte sanitaire et de la récente actualité sociale qui a fortement écornée l’image de la destination Guadeloupe, devraient « sauver les meubles » en cette fin d’année. Et, il y a tous ceux qui, une nouvelle fois, voient le début de la haute saison touristique lourdement compromis. Alors, que faire ? Pour Olivia Ramoutar, vice-présidente de la Fédération du tourisme de proximité de Guadeloupe, il est temps de redistribuer les cartes avec des formules spécifiques à la clientèle locale.

Olivia Ramoutar.

« Nous recevons des demandes en ce sens, confirme Olivia Ramoutar. Au moment où nous collectionnons les annulations, la clientèle locale pourrait profiter de séjours de 3 à 4 nuits dans nos établissements. Habituellement, les mois de décembre à avril nous permettaient de réaliser notre chiffre d’affaires. Or, les réservations ne sont pas au rendez-vous : c’est une troisième saison ratée. »

« Pas de chiffre d’affaires et des échéances à payer »

Avec un taux de remplissage inférieur à 50 %, un chiffre d’affaires inexistant, les propriétaires de gîtes se trouvent aussi confrontés à l’intransigeance des établissements bancaires. « Avoir un chiffre d’affaires à zéro et des échéances à payer, c’est horrible, confie Olivia Ramoutar. Il faudrait que les banques nous accompagnent dans cette période difficile. Nos activités souffrent terriblement. Nous sommes des petites structures avec des familles qui vivent de cette activité touristique. »

« Les îles ont leurs fans ! »

Pour autant, tout n’et pas complètement perdu. En cette fin d’année, certains hébergeurs pourront compter sur les fidèles clients de la destination Guadeloupe et la quiétude des dépendances de l’archipel.

« Pendant la crise sociale en Guadeloupe, certains touristes ont modifié leur programme en séjournant dans les îles de l’archipel. Marie-Galante, Les Saintes, et La Désirade en particulier ont leurs fans : ils ont maintenu leurs réservations pour les fêtes de fin d’année », indique-t-on au bureau du tourisme de La Désirade, qui annonce « un taux de réservation stable » en hébergement.

Le variant Omicron, un trouble-fête

Ailleurs, dans les établissements du groupe Des hôtels et des îles, l’heure est aussi à l’optimisme et à la prudence… Certes, la situation sociale s’est apaisée. Mais, pour Carole Adam, directrice commerciale et marketing Des hôtels et des îles, le contexte sanitaire influe aussi dans la décision des voyageurs. Le groupe qui affiche généralement complet pour les fêtes de fin d’année enregistre un taux de remplissage entre 75 et 80 %.

« On espère faire mieux au fil des jours pour atteindre les 85 %, commente Carole Adam, directrice commerciale et marketing Des hôtels et des îles. Pour les clients qui viennent de Paris, le variant Omicron ajoute une couche d’incertitudes et certains préfèrent ne pas se déplacer. »

Pour rappel, les voyageurs (même avec un schéma vaccinal complet) en provenance de l’Hexagone doivent présenter un test PCR négatif pour séjourner en Guadeloupe. A cette heure, sur le territoire, les indicateurs épidémiologiques de la Covid-19 sont au vert, malgré un faible taux de vaccination. Un élément qui, cumulé à une situation sociale stable, devrait apporter une bouffée d’air aux acteurs du tourisme local qui en ont grandement besoin.

Cécilia Larney

Willy Rosier : « La situation est critique »

« Nous n’avons plus les mêmes perspectives qu’il y a un mois et demi, commente Willy Rosier, directeur du Comité du tourisme des îles de Guadeloupe. La situation est critique. Le retour de la croisière en Guadeloupe, mi-janvier, n’est plus d’actualité. La fin d’année s’annonce assez mitigée, suite à la vague d’annulations que nous avons enregistrée. Mais, nous restons optimistes et avec l’ensemble du secteur, nous nous sommes remis au travail. Sous réserve que la situation sociale et sanitaire reste stable, nous espérons pouvoir travailler sereinement jusqu’à fin avril. »

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