Terre-de-Bas est une petite île, à quelques encablures de la Basse-Terre. C’est la deuxième île, avec Terre-de-Haut, qui constituent Les Saintes.
Terre-de-Bas entre dans l’histoire avec Christophe Colomb qui découvre l’archipel des Saintes le 3 novembre 1493 lors de son second voyage. L’archipel demeure cependant un territoire Caraïbe, jusqu’au milieu du 17e siècle. Les Français tentent à plusieurs reprises d’y établir des colonies. Mais, cela demeure très difficile. Plusieurs vestiges d’habitants Amérindiens attestent de leur présence de longue date.
1660, la colonie s’établit
C’est après 1660 que la colonie s’établit définitivement, sous la direction d’un sieur Desmeuriers, premier commandant militaire du quartier des Saintes.
Le mouillage des Saintes est l’espace maritime situé en face de la plage, entre la Pointe Noire, l’Ilet à Cabrit et le Pain de Sucre. Les vaisseaux mouillent au large et les passagers descendent en chaloupe, soit à Terre-de-Bas, soit à Terre-de-Haut.
Les 400 habitants, en majorité des blancs, vivent de la production des vivres (pois et maïs). Un intense trafic se fait aussi avec les pirates ou corsaires qui viennent échanger les produits de leurs prises et se ravitailler discrètement la baie des Saintes.
Normands, Charentais…
Contrairement à une légende aussi bien établie que totalement fausse, les premiers colonisateurs ne sont pas bretons, mais originaires de Normandie, de la région charentaise, et accessoirement du reste du royaume de France.
Chaque propriétaire réside sur sa plantation. Il y travaille et s’y fait enterrer, à sa mort. La population se rassemble le dimanche pour écouter l’office. Le curé des Saintes réside à Grande Anse où se trouve la chapelle.Le premier bourg de l’île est Petites Anses, fondé en 1817 par Sainte-Marie-Grizel. Le principal habitant de l’île y fait construire la première église.
A l’abolition…
Le bourg de Grande Anse naît de l’abolition de l’esclavage. Les 150 à 180 personnes travaillant et habitant sur la poterie vont se retrouver à Grande Anse.
Les bourgs se développent et les habitants se tournent vers une autre activité, la pêche. Les Saintois qui étaient avant tout agriculteurs, à la notable exception des activités potières, trouvent dans les métiers de la mer une autre source de revenu.
Si Terre-de-Haut est devenu un petit Saint-Tropez, avec ses milliers de touristes, venus en navette et de plus en plus en bateaux de croisière — c’est la deuxième destination pour les paquebots de l’archipel Guadeloupe ! —, Terre-de-Bas a conservé son cachet d’antan, avec son bourg tranquille, les maisons des habitants de la campagne s’égrennant le long des routes jusqu’au débarcadère.
La petite île ne manque pas de charme
Terre-de-Bas est longtemps restée la belle endormie, avec des deux bourgs minuscules, son débarcadère devenu port départemental, ses maisons blanches aux toits rouges, ses routes en béton, qui escaladent les mornes, traversent de rares plaines, surplombent des rochers gris qui s’enfoncent dans la mer. Et les arbres, vigoureux, habitués à des temps secs, des vents forts, marins. Des milliers de bois d’Inde, arbres aux feuilles odorantes, pour la cuisine mais aussi pour obtenir des huiles essentielles médicinales couvrent les mornes et les fonds.
Terre-de-Bas s’ouvre au tourisme petit à petit. Elle est désormais accessible directement depuis Trois-Rivières.
La poterie
La poterie est une merveille pour ceux qui aiment l’histoire, l’es vieilles pierres, l’archéologie. En bord de mer, sur une banquette que domine le morne, elle est un havre de tranquilité.
Faire la liste des différents propriétaires de la poterie entre 1750 et 1850 c’est citer les Saintois qui comptent à cette époque : Mézard, Classe, Deher,Sainte-Marie-Grizel. C’est la venue de Fidelin qui va donner son essor à la poterie.Très tôt elle va employer 150 personnes, soit 1 habitant de l’île sur 4.
La poterie produit avant tout des formes pour les pains de sucre. La poterie est au centre d’un commerce intracaribéen visant à approvisionner des centaines d’habitations sucrières sur la Guadeloupe et ailleurs.
Aujourd’hui, la poterie appartient au Dr Pierre Sainte-Luce et son épouse, qui réhabilitent la propriété, font restaurer les bâtiments, mettent en valeur ce patrimoine.
VESTIGES
Des bâtiments en ruines, un moulin à bête… Tout ceci, une fois ôtées les plantes qui les cachaient est devenu un lieu de visite touristique. @DR
La confection des salakos
1. Matière première : le bambou est la matière principale de la structure du salako. Il pousse le long des étangs de l’île de Terre-de-Bas, tout comme les racines de mamin, arbre des marécages antillais, qui servent à fabriquer le cœur.
2. Préparation : les tiges de bambous sont minutieusement taillées, liées et tressées par les artisans de l’île qui font preuve d’une dextérité exemplaire.
3. Séchage : une fois la base réalisée, elle est exposée au soleil pendant plusieurs jours afin d’extraire la sève du bambou et permettre le pliage des pikèt.
4. Habillage : l’habillage du salako est cousu à la main.
Le Jardin pédagogique Eloi Germain
Ce jardin, qui porte le nom d’un ancien directeur d’école, propose la découverte de la flore saintoise. Il est doté de plus de deux cents espèces végétales dont de nombreuses plantes médicinales (pervenche blanche, raquette, dictame, etc.) et bien sûr le bois d’Inde, très répandu à Terre-de-Bas. Ses feuilles dégagent un parfum d’anis, de girofle ou de citronnelle. Cette plante est aussi dotée de vertus thérapeutiques.
La distillation du bois d’Inde
A Terre-de-Bas, deux distilleries procédaient à la distillation des feuilles pour la production d’huile essentielle. Gérard Beaujour, maître des lieux, installé sur sa propriété familiale plantée de plus de 3 000 pieds, distille les feuilles de bois d’Inde qu’il vend dans de petites fioles pour différentes utilisations mélangées à d’autres ingrédients (massages, courbatures, démangeaisons, etc.).
Le bois d’inde est une plante aromatique dont les feuilles et les graines sont aussi utilisées comme épice. Ses feuilles dégagent un parfum d’anis, de girofle ou de citro
La mare Grand Trou
Cette mare était le seul point d’alimentation en eau potable de Petites-Anses. Recreusée en 1922 par les habitants, elle est alimentée par les ravines Man’Charles et du Bourg. Son curage a été régulier jusqu’en 1953. Le panneau informatif installé sur le site précise qu’à l’époque, l’eau ainsi puisée devait être consommée dans les 48 heures pour des raisons sanitaires évidentes et que la lessive se faisait d’abord à l’eau de mer, puis rincée à l’eau douce de la mare. Des citernes communales et privées ont pris le relais avant l’adduction d’eau potable de 1973. La mare est aujourd’hui entretenue, fréquentée par les poules d’eau, les hérons verts (espèce protégée), les tortues molokoï et les iguanes communs. Elle présente une flore constituée de fougères dorées et petits follets (sortes de nénuphars). Tout autour, des bancs sont disposés à l’ombre des tamariniers.
PRATIQUE
Pour s’y rendre
Découvrir Terre-de-Bas c’est faire quelques minutes de navigation maritime depuis Terre-de-Haut.
Karu’Ferry
Karu’Ferry, la toute dernière innovation de la famille STEP, est conçue dans l’objectif de minimiser l’effet de la double insularité pour les Saintoises et les Saintois, Karu’Ferry s’est donnée pour mission de faciliter la vie quotidienne en offrant une solution de transport fiable et respectueuse de l’environnement.
En créant une passerelle entre la Guadeloupe et les Saintes, Karu’Ferry facilite les déplacements, qu’ils soient motivés par les loisirs, le travail, les études, ou simplement le plaisir de visiter les proches.
Karu’Ferry propose des traversées reliant le port de Trois-Rivières en Guadeloupe aux îles des Saintes, Terre de Haut et Terre de Bas. Des navettes entre les 2 îles sont également possibles.
Les agents accueillent les futurs passagers de 7 à 13 heures et 14 à 17 heures, du lundi au samedi – dimanche 7 à 10 heures et 15 à 17 heures.
Renseignements : 05 90 92 59 84 ·
Contact : karuferry@stepgroup.gp
CTM Deher
Créée dans les années 70 sous l’impulsion d’Adolphe Deher, la Compagnie de Transport Maritime (CTM) Deher est une entreprise familiale à dimension humaine. Au cours des années 80, l’entreprise fait l’acquisition de 2 vedettes Lynddy et La Roche percée pour répondre au désenclavement de l’archipel saintois.
La flotte se compose de 4 navires : Antoinette, Miss Karaïbes, Miss des îles et Miss Outre-Mer.
Accueil : 7 heures à 17 heures (en semaine)
7 heures à 9 h 30 (dimanche / jours fériés)
Renseignements :
(590) 0590 920 639
(590) 0590 632 191
Contact : contact@ctmdeher.com
Excursions
Mawaly Excursions
Découvrir la baie des Saintes avec Mawaly, excursions en speed-boat d’une journée. 9 heures de plaisir en petit comité pour explorer les meilleurs sites de l’archipel. Au programme : visite de Terre-de-haut, excursion vers les îlets et la baie emblématique des Saintes, snorkeling, et repas dans un restaurant typique de la région.
10 sites visités : la maison bateau, l’anse Crawen, l’anse du Figuier, l’ïlet Cabrit, l’anse Rodrigues, la Pointe Plate, la Coche, le Pain de sucre, Les Augustins, la Poterie…
Départ 7 h 45, retour 16 heures
Renseignements : 08 21 68 08 88
Contact : mawalyexcursions@gmail.com