La journaliste Karine Baste débute l’année avec un nouveau challenge. Loin du rythme des JT, elle présente, à partir du 13 janvier, la quotidienne C pas si loin, consacré aux Outre-mer, sur France 5 et les chaînes La Première.
Quel est l’ADN de C pas si loin, le nouveau magazine que vous présentez ?
Karine Baste, journaliste : L’objectif c’est de construire quelque chose ensemble. Le principe de l’émission, c’est de s’intéresser à chaque fois à ce qui se passe sur un territoire donné en Outre-mer, et d’étendre nos ailes pour voir, dans la région, comment on s’en sort face à des réalités similaires. Quand on s’intéresse à la vie chère en Martinique, où la mobilisation dure depuis le 1er septembre, on a regardé comment on peut s’en sortir quand on est Martiniquais, avec des articles qui coûtent en moyenne 40 % de plus que dans l’Hexagone. Ensuite, à la fin du reportage, on échange avec des invités, on va voir comment on fait au Brésil. L’idée, c’est de voir comment on s’en sort face à cette réalité : comment mettre le Brésil dans son assiette ? C’est finalement ce dont il est question en Martinique : comment manger à moindres frais ? Comment mettre la Martinique, la Guyane, la Guadeloupe… dans son assiette ?
Le magazine, dédié aux Outre-mer, diffusé au national, a recours à l’éclairage d’experts ?
Le principe de C pas si loin, c’est de toujours tendre vers des solutions. Les experts qui interviendront seront toujours basés en Outre-mer : il est important qu’ils vivent les réalités dont on parle.
Du lundi au jeudi, nous traiterons un thème, avec des invités, des solutions. Chaque jour, deux invités interviendront exclusivement depuis l’Outre-mer. Le vendredi, C pas si loin adoptera un autre format : la durée restera la même, mais avec un autre contenu. On revient sur tous les éléments que nous aurons décryptés tout au long de la semaine avec un invité qui sera en plateau avec moi à Paris. On ne s’interdit rien : l’invité du vendredi pourra être le ministre des Outre-mer, une écrivaine, un chanteur, un sportif… Quelqu’un qui a un lien avec les Outre-mer, d’une manière ou d’une autre.
Un regard éclairé sur les réalités des territoires d’Outre-mer, diffusé quotidiennement, au national, c’est une vraie révolution !
C’est vrai que les Outre-mer n’échappent pas au principe de parler de ce qui ne va pas ! C’est malheureux, mais cela vaut pour tous les territoires. Mais, la couverture consacrée aux Outre-mer a évolué ! Avant, on en parlait très peu. Aujourd’hui, on en parle bien plus qu’avant : on a des équipes sur place, on fait des directs… mais ça reste de l’actualité chaude : on parle de ce qui ne va pas à l’instant T sans prendre le temps de creuser, de rechercher les causes…
C pas si loin a le mérite d’exister et de proposer ce qui ne se fait pas encore : décrypter pour expliquer. On a besoin de comprendre que si Mayotte est dévastée aujourd’hui, c’est parce qu’un tiers de la population habite des bidonvilles et que le territoire est à l’abandon. On a besoin de comprendre les raisons d’un problème. Et, il est capital que cette émission existe sur les antennes nationales.
Pour vous, ce magazine répond à un désir de changement, loin du rush des JT ?
Complètement ! J’avais besoin de sortir des JT ! Cela fait plus de 10 ans que j’en fais en cascade : en Martinique, sur Franceinfo, Télématin, Soir3, le 12/13, le 13 heures, le 20 heures… en semaine, le week-end. J’ai une chance inouïe d’avoir fait tout cela depuis plus de 10 ans, mais j’avais besoin d’autre chose, de ralentir, de prendre le temps d’expliquer les choses.
J’apprends un milliard de choses depuis qu’on prépare cette émission ! En tant qu’Ultramarine, je ne voyais que trop bien la nécessité d’une telle émission. Rien qu’en 2024, entre les événements en Nouvelle-Calédonie, en Martinique, le cyclone Chido à Mayotte, plus que jamais, il y a ce besoin impérieux d’un décryptage de l’actualité. Donc, je suis absolument ravie !
Entretien : Cécilia Larney
- Du lundi au vendredi : sur France 5, à 16 h 55.
- Sur Guyane La 1e, à 11 heures.
- Sur Guadeloupe La 1e et Martinique La 1e, à 13.25.