Langage châtié, diction à point, superbe timbre de voix, on sent chez celle qui fait aussi office de maître de cérémonie dans divers événements les qualités d’une grande oratrice. L’enfant de la 3e section communale de Milot a le verbe dans la peau. Passionnée de lecture et d’activités intellectuelles, elle dévore avec le même intérêt des romans de Gary Victor, son écrivain préféré, et des essais tels que L’échec de l’aide internationale à Haïti. Dilemmes et égarements, de Ricardo Seitenfus.
Retenez bien son nom : Rose Lumane Saint-Jean.
Son nom et sa photo ont fait le tour des réseaux sociaux cette semaine et beaucoup ont trouvé un motif de fierté dans le fait qu’elle a pu, dans un premier temps, se qualifier pour les demi-finales du concours, passer le cap, pour à présent être en lice pour la finale. Née au Cap-Haïtien le 22 septembre 1996, Rose Lumane a grandi au Cap-Haïtien où elle a fait toutes ses classes du préscolaire à la philo au Collège Notre-Dame de Protection de la congrégation des sœurs de Saint-François d’Assise.
« Faites des choses que vous aimez ou encore aimez ce que vous faites. »
Rose Lumane Saint-Jean
Son père Louissaint Saint-Jean, avocat, est directeur du Collège Marie Dominique de Lory. Sa mère, Marlène Dorisca Saint-Jean, est institutrice. En bons parents haïtiens, ils espéraient voir leur fille se tourner vers la médecine après son bac. Rose Lumane Saint-Jean rentre alors à Port-au-Prince en 2015 pour subir les examens d’admission à la faculté de médecine de l’Université d’État d’Haïti. Candidate malheureuse, elle retourne au bercail et s’inscrit en sciences administratives à la Faculté des sciences administratives et de gouvernance locale de l’Université publique du Nord au Cap-Haïtien.
L’année suivante, elle rentre à la Faculté de droit, des sciences économiques et de gestion du Cap-Haïtien de l’Université d’Etat d’Haïti. « La médecine, c’était surtout pour mes parents, mais j’ai toujours aimé le droit. Mais mes parents affichaient une certaine réticence par rapport à ce choix et me disaient qu’avec le droit seulement, j’aurais des difficultés à gagner ma vie et qu’il serait mieux que j’étudie d’abord une autre discipline », confie celle qui s’imagine déjà dans le temple de Thémis.
« Faites des choses que vous aimez ou encore aimez ce que vous faites », lance comme conseil aux jeunes Rose Lumane Saint-Jean qui continue à se préparer pour la finale du concours international d’éloquence de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne qui aura lieu le 25 mai.
Source : Le Nouvelliste
