Surpoids et obésité en évolution constante, particulièrement chez les femmes

Au moment où débute la Semaine de la mobilité, les données de Santé publique France sur l’évolution du surpoids et de l’obésité sont une nouvelle invitation à adopter les bonnes pratiques.

Pour Santé Publique France, « Le niveau élevé de la corpulence chez les adultes en France justifie la poursuite, voire l’intensification, des programmes de lutte contre le surpoids et l’obésité, en encourageant une alimentation saine et équilibrée, en promouvant la pratique régulière d’une activité physique et en prévenant des effets délétères d’une trop grande sédentarité », commente Santé Publique France dans son Bulletin épidémiologique.

Chez les hommes, la proportion de personnes se déclarant en surpoids (y compris l’obésité) a augmenté entre 1996 et 2008, passant respectivement de 40% à 48%, et semble depuis s’être stabilisée autour de 48-50%. L’obésité concernait 7% des hommes en 1996 et a augmenté pour dépasser les 14% en 2016, avant d’enregistrer une baisse significative et revenir à 13% en 2017.

Chez les femmes, la corpulence a augmenté de façon régulière. Le surpoids (y compris l’obésité) déclaré chez les femmes était inférieur à 25% en 1996 et a atteint 39% en 2017. L’obésité déclarée chez les femmes, qui était inférieure à 6% des femmes en 1996, a atteint 14% en 2017.

« Faire un peu, c’est mieux que rien »

Dr Claire Mounier-Vehier, cardiologue.

« Le surpoids et l’obésité sont des facteurs de risque majeurs des maladies non-transmissibles, telles que les maladies cardiovasculaires, le diabète et certains cancers, rappelle le Dr Claire Mounier-Vehier, cardiologue. Selon Santé Publique France, les gens savent qu’il faut manger cinq fruits et légumes par jour et qu’il faut pratiquer une activité physique régulière. Mais ils ont du mal à passer à l’action, notamment car c’est loin de leurs préoccupations principales. L’idée est de faire un peu : c’est toujours mieux que rien. »

L’analyse de Santé Publique France permet aussi de noter que « la baisse quasiment constante de la proportion de personnes avec un niveau de diplôme inférieur au baccalauréat est notable, aussi bien chez les hommes (de 62,9% en 1996 à 49,6% en 2017) que chez les femmes (de 59,3% à 47,5%) ».

La situation professionnelle a également évolué de façon régulière, avec une augmentation de la proportion de personnes au chômage. Si chez les hommes cette augmentation du chômage (de 3,5% en 1996 à 9,4% en 2017) était compensée par une baisse de l’emploi (de 68,7% à 59,3%), chez les femmes cette hausse (de 6,3% en 1996 à 9,1% en 2017) s’accompagnait d’une augmentation concomitante de la proportion de femmes en situation d’emploi (de 46,9% à 52,4%), alors que la proportion de femmes sans profession (inactives) chutait sur la période de 20,1% à 10,3%.

Pendant plus de 20 ans, de 1996 à 2017, chez les hommes, l’évolution du surpoids et de l’obésité déclarés marque une baisse dans la dernière année étudiée. Chez les femmes, l’augmentation semble cependant se poursuivre. Des tendances qui mériteront, préconise Santé Publique France, d’être suivies pour évaluer l’impact de la pandémie de Covid-19 sur l’évolution de la corpulence.

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