Du confinement, le bassiste est ressorti avec un single de circonstance, Basstry Inside. Depuis juillet, Stéphane Castry enchaîne créations, prestations, résidences artistiques… en attendant la présentation du spectacle en hommage à Patrick Saint-Eloi, au MACTe.
Malgré la crise sanitaire qui semble s’enraciner dans notre quotidien, Stéphane Castry s’applique à une activité constante. Du temps d’arrêt imposé par le confinement, le bassiste a conçu un single, Basstry Inside. « Le confinement a fait remonter beaucoup de choses en moi, explique Stéphane Castry. J’ai fait le point sur ma vie professionnelle, familiale et sentimentale. C’est ce que je raconte dans Basstry Inside. » En deux titres inédits, Pou-w et Flower, Stéphane Castry partage sa vision de l’Amour et offre un hymne aux femmes qui luttent contre le cancer. Sorti en juillet, le single a permis de retrouver le bassiste aux côtés de la slameuse Simone Lagrand. Après sa prestation remarquée sur l’album Basstry Therapy, avec le titre Chanjé dèmen, Simone Lagrand célèbre l’amour universel avec Pou-w. En octobre, mois traditionnellement dédié à la lutte contre le cancer, Stéphane Castry a marqué l’actualité musicale avec le clip de Flower, deuxième titre de son single, Basstry Inside. Porté par la voix de Blue Nefertiti des Nubians et le jeu de Jean-Michel Lesdel, au piano, Flower est une dédicace pleine de sensibilité aux femmes qui se battent contre le cancer.
Guadeloupe, Martinique, Paris
Ces derniers mois, Stéphane Castry a profité d’une – courte – parenthèse pour renouer avec la scène. En Guadeloupe, en Martinique, à Paris. Partout où son talent de bassiste, compositeur, directeur musical était demandé. « Depuis le confinement, j’avais décidé de vivre au jour le jour, confiait Stéphane Castry, le 18 septembre. Or, depuis mon arrivée en Guadeloupe, mi-juillet, je n’ai pas arrêté de travailler ! En deux mois, je n’ai eu qu’une semaine pour me pauser ! »
Du 14 juillet au 11 août, Stéphane Castry a développé, chaque mardi, un concept original à L’Appart (Baie-Mahault), avec les soirées soul-funk. Un répertoire qu’il a audacieusement revisité avec Gregory Louis, à la batterie, Audray Clodion, aux claviers, Philippe Beauregard, à la trompette, Joël Bourrasseau, au saxophone. Chaque semaine, plusieurs interprètes ont eu le privilège d’être dirigés par Stéphane Castry. Parmi eux, N’dy Thomas, Meemee Nelzy, Majad, Leedyah Barlagne, Patrice Coyo… « L’objectif, c’était de faire découvrir au public des chanteurs talentueux, rappelle Stéphane Castry. A terme, l’idée est de mêler chanteurs locaux et d’autres venus d’ailleurs. De ces soirées soul-funk est venue l’idée d’inviter Les Nubians à L’Appart, en août. Tout cela permet d’entretenir la créativité ! »
De Pointe-Noire à Sainte-Anne, en passant par Bouillante et Le Gosier, Stéphane Castry a très largement diffusé son groove, partageant la scène avec son frère, Jérôme Castry, Jean-Michel Lesdel, Tanya Saint-Val… En août, la Martinique a aussi eu l’occasion d’accueillir Stéphane Castry, pour la résidence artistique, le Big In Festival, puis sur la scène du festival Sé ta nou, avec Dominik Coco, entre autres. En septembre, Stéphane Castry a fait sa rentrée au MACTe (Pointe-à-Pitre) avec la résidence de création du spectacle hommage à Patrick Saint-Eloi, mis en scène par Dominik Bernard.
« Il y a vraiment du potentiel en Guadeloupe »
De retour à Paris le 22 septembre, Stéphane Castry retrouvait, deux jours plus tard, le Latin Jazz Trio, avec Dominique Fillon, au piano, et Jean-Philippe Fanfant, à la batterie. Le temps de quelques prestations avant que le rideau se baisse à nouveau sur les clubs parisiens en raison de la crise sanitaire. Mi-octobre, Stéphane Castry a retrouvé l’équipe de Pawol à Patrick, mémwa à Saint-Eloi, pour la suite de la résidence de création, au Mémorial ACTe (Pointe-à-Pitre), dont il assure la direction musicale. « Il y a vraiment du potentiel et des projets intéressants à mettre en place en Guadeloupe, commente Stéphane Castry. J’ai la chance de puiser dans mon expérience internationale pour en faire profiter la Guadeloupe. »
Parallèlement, le bassiste dont le premier album solo, Basstry Therapy, sorti en 2017, avait été bien accueilli par le public, travaille au volume 2. Mais, à son rythme. « J’y pense depuis l’année dernière ! Je prends le temps. Je l’ai programmé pour fin 2021/début 2022. »
Cécilia Larney – Photo : Gilles de Lacroix