Steeve Manlius : « Face aux difficultés, le chef d’entreprise ne doit pas s’isoler »

Président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Basse-Terre, Steeve Manlius a réuni ses confrères et le monde judiciaire au tribunal de Pointe-à-Pitre pour un échange inédit, ce mercredi 22 janvier.

Pour une meilleure coordination au service des entreprises, les professionnels du chiffre et du droit et de la justice ont abordé – en toute transparence – deux points qui constituent le fondement de la mission du commissaire aux comptes. Au cours de cette matière inédite, la prévention des difficultés des entreprises et le signalement des faits délictueux étaient à l’ordre du jour. La procureure du Tribunal judiciaire de Pointe-à-Pitre, Caroline Calbo, le substitut du procureur, les services d’enquête… ont participé à la rencontre.

« L’idée, c’était d’échanger avec le monde judiciaire, explique Steeve Manlius, président de la Compagnie régionale des commissaires aux comptes de Basse-Terre. En tant que commissaires aux comptes, au-delà de la certification de comptes, nous devons procéder à deux actes particuliers : la procédure d’alerte face aux difficultés des entreprises et la révélation des faits dont nous avons connaissance au cours de notre mission et qui pourraient relever du champ délictuel. »

Quelles solutions face aux difficultés ?

La première table-ronde de la matinée a été consacrée aux solutions que peuvent apporter les commissaires aux comptes aux entreprises en difficulté.

« Nous anticipons les difficultés bien avant le chef d’entreprise lui-même : l’expert-comptable a un rôle de conseil pour aiguiller le chef d’entreprise sur les procédures qui existent pour traiter ses difficultés avant même la déclaration de cessation de paiement. Face à une difficulté, le chef d’entreprise ne pas rester isolé. Il doit faire appel à son expert-comptable, à son avocat pour être orienté sur les procédures qui interviennent en amont de la déclaration de cessation de paiement. »

Professionnels du chiffre et le monde judiciaire sont unanimes à reconnaître que le temps est un élément majeur : chaque jour compte. « Il ne faut pas attendre que les difficultés s’accumulent pour essayer de les traiter », conseille Steeve Manlius.

Cécilia Larney

Caroline Calbo : « Anticiper pour sauvegarder les emplois »

Selon le greffe, 78 % des procédures se terminent par une liquidation judiciaire… « parce que les chefs d’entreprise réagissent beaucoup trop tard. »

 « On se rend compte que les entreprises se signalent bien souvent trop tardivement, regrette la procureure Caroline Calbo. Quand on constate une situation financière trop dégradée, on prononce une liquidation judiciaire. L’intérêt de travailler avec les experts-comptables et les commissaires aux comptes, c’est qu’ils comprennent la nécessité de signaler plus tôt ou de convaincre plus tôt le chef d’entreprise de déposer le bilan ou d’ouvrir une procédure collective pour mettre en place un redressement judiciaire, prévoir des plans de cession pour sauvegarder les emplois. »

Facebook
Twitter
LinkedIn
WhatsApp
Email

Actualité

Politique

Economie

CULTURE

LES BONS PLANS​

KARIB'Archives

Rechercher un article par mot clé dans nos archives à partir de 2020

DERNIERES INFOS

LE TOP KARIB'INFO