La Ligue guadeloupéenne de football a organisé une réunion exceptionnelle autour de la violence dans le football.
Intitulée Incivilités et gestions des agressions lors des rencontres sportives, la conférence s’adressait principalement aux arbitres qui doivent gérer les débordements, mais qui sont également et malheureusement souvent victimes des comportements violents et des agressions sur les terrains de football.
Quelques arbitres et membres de la ligue ont participé à la réunion organisée par la Ligue guadeloupéenne de Football, mardi 15 novembre.
Poursuivi jusqu’à son véhicule
La réunion a débuté par des témoignages sur les agressions qu’ils ont subies sur les terrains en Guadeloupe, y compris dans le championnat de R1.
Dans son récit, l’un d’entre eux a détaillé comment ses agresseurs l’avaient suivi jusqu’à son véhicule dans le parking du stade. Un autre arbitre a été menacé par un dirigeant de club qui lui a fait savoir qu’il connaissait son domicile. Ces débordements sont malheureusement trop fréquents sur les terrains de football et ce, dès le plus jeune âge.
Crises de génération et de civilisation
Pour tenter de comprendre ces comportements, la Ligue guadeloupéenne de football avait invité le psychologue Raphaël Speronel. Selon lui, « cette violence ne serait que le reflet d’une violence existant dans la société guadeloupéenne. Elle serait renforcée par deux phénomènes : une crise de génération et une crise de civilisation ».
Le psychologue a expliqué que la violence verbale et parfois physique peut être causée par la difficulté de différentes générations impliquées dans un match à s’entendre et à communiquer. « La crise de civilisation est engendrée par différents facteurs, notamment sociaux, spécifiques à la Guadeloupe. »
Bientôt une formation
Pour pallier ces phénomènes, Raphaël Speronel préconise d’adopter un plan qui permettra de renforcer les valeurs fédératrices du sport et du football ainsi que le rôle des arbitres sur les terrains.
La commission régionale de l’arbitrage compte débuter une formation à destination des arbitres le 27 novembre. Elle portera notamment sur le traitement des comportements violents. La Ligue guadeloupéenne de football de son côté souhaite renforcer l’image de l’arbitrage et des arbitres en lançant une section d’arbitrage dans un lycée de la Guadeloupe. Le projet est encore en discussion avec le rectorat.
Tafari Tirolien
L’Etat aux côtés des arbitres
La Ligue guadeloupéenne de Football a par ailleurs, invité le président de la commission régional de discipline, Sylvain Carmasol, le président de la commission régionale de l’Arbitrage, Steeve Zabeau, le directeur adjoint du cabinet du préfet, Thierry Humbert, et Marc Le Mercier, président de la DRAJES. Thierry Humbert a rappelé que « les arbitres ont le droit et le soutien de l’Etat en cas d’agression. Ils peuvent se rendre au commissariat ou à la gendarmerie pour dénoncer les menaces et autres agressions dont ils sont victimes sur les terrains ».
Par ailleurs, Thierry Humbert a renouvelé la volonté de la préfecture de soutenir le football et la Ligue avec le déploiement de gendarmes lors des rencontres.
