Faut-il de nouveau légiférer sur la fin de vie en France ? Faut-il légaliser l’euthanasie ou le suicide assisté à l’instar de certains pays ?
À des degrés différents, nous avons, au moins une fois, été interpellés, voire questionnés, par l’accompagnement en fin de vie : souhaiterais-je finir ma vie en institution ou à domicile ?
Comment serais-je accompagné(e) pour soulager d’éventuelles douleurs ou souffrances ? Mes choix (de traitement palliatif, de nutrition, de maintien ou pas sous respirateur, d’être ou de ne pas être réanimé(e)…) seront-ils respectés … ?
Autant de questions, parfois de doutes, aspirant à la réflexion et à l’échange !
Dans son avis 139 « Questions éthiques relatives aux situations de fin de vie : autonomie et solidarité » du 13 septembre 2022, le comité consultatif national d’éthique (CCNE) soulignait la nécessité de débats publics avant l’engagement de toute réforme législative dans le domaine de la fin de vie.
Et ce, conformément aux engagements du Président de la République qui a souhaité en amont une large concertation nationale sur le sujet.
Le CCNE a affirmé son intention d’y participer en partenariat avec les espaces de réflexion éthique régionaux (ERER) afin de porter la réflexion dans tous les territoires. Cette nouvelle forme de collaboration, initiée à l’occasion des États Généraux de la Bioéthique, en 2018, renforce la volonté et les capacités des différents partenaires de porter l’information et d’initier le dialogue au plus près des personnes, qu’elles soient professionnelles, concernées ou profanes.
L’objectif est de dépasser les simplifications, les postures idéologiques ou binaires, et d’aborder la complexité de la question de la fin de vie en donnant à chacun les moyens de se forger sa propre opinion.
Enquêtes, débats, ateliers…
Au cours des mois de mars et d’avril, l’espace de réflexion éthique de Guadeloupe et des Iles du Nord (EREGIN) coordonnera, une campagne d’information et d’échanges sur l’accompagnement à la fin de vie et les possibilités d’évolution des droits des usagers et patients dans ce domaine.
L’EREGIN s’est engagé à mener différentes actions : enquêtes, ateliers, échanges, conférences, ciné-débats etc. Ces événements cibleront un public large : jeunes, personnes âgées, professionnels de santé, tous invités à livrer leur opinion, dans le respect et la sérénité, pour assurer les meilleures conditions possibles aux débats.
« Parce que la fin de vie est un sujet complexe qui nécessite de comprendre tout à la fois les subtilités du droit, les problèmes médicaux qui peuvent se poser et les réalités humaines rencontrées », c’est l’occasion pour chacun de s’informer, de se faire progressivement sa propre idée et de contribuer collégialement aux travaux, qui permettront éventuellement d’envisager les précisions et évolutions du cadre légal d’ici la fin de l’année 2023 ».