Mario Varo, secrétaire général de la CFTC des territoriaux de Guadeloupe, s’exprime pour la première fois sur le mouvement social en cours en Guadeloupe. Il le fait sans concession.
« Nous assistons avec circonspection à ce combat de faibles… » lance-t-il.
Et de désigner « les faibles », à savoir « les organisations sociales incapables de mobiliser des forces militantes pour faire aboutir des revendications, contraintes de faire appel à des troupes auxiliaires pour mettre le feu, ériger des barrages… »
Mais aussi « les élus, qui représentent moins d’un quart des électeurs, rejetés par l’ensemble des organisations syndicales, jusque et y compris celle avec laquelle ils partagent prébendes et embauches an ba Fèy… »
Et encore, « les autorités morales et religieuses incapables de donner une opinion sur quelque sujet que ce soit. »
Et enfin, « les services de l’Etat quand l’unique réponse à ces errements est : « pas de vague… pas de vague ». »
Mais aussi, « faible notre jeunesse clochardisée à l’extrême, condamnée à quitter la Guadeloupe pour trouver une vie meilleure ailleurs… »
Conclusion de Mario Varo ? « Que chacun joue sa partition, les syndicalistes sur la défense des travailleurs et pas sur des problèmes politiques, les élus sur les politiques publiques, l’Etat sur ce qui est régalien en veillant à l’application de toutes les lois sur notre territoire… »
« La Guadeloupe, plus qu’aucune autre région de l’Hexagone, a besoin de la présence de l’Etat mais aussi d’une capacité de décider localement sous un contrôle strict de l’Etat pour éviter les dérives… Il ne faut nullement se tromper, la Guadeloupe est en attente de plus d’égalité, plus de justice, plus de dignité. Voilà les vrais maux dont elle souffre. »