Image forte que celle du préfet de région, Alexandre Rochatte, à la rencontre des habitants de Morne-à-l’Eau, une fois les barrages démantelés, en fin de matinée ce dimanche 5 novembre.
Toute la matinée, depuis l’aube, les forces de l’ordre, en l’occurrence les gendarmes mobiles, sous la direction du colonel Vincent Lamballe, ont pris d’assaut les barrages à l’entrée de Morne-à-l’Eau, les démantelant les uns après les autres, tandis que les pelleteuses et les camions bennes, une véritable noria, commençaient à déblayer les carcasses de voitures, les encombrants, les branches entassées sur chaque barrage.
Les forces de l’ordre ont agi avec circonspection, certaines rumeurs —reprises par Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer — ayant laissé entendre que certains barrages étaient piégés avec des bonbonnes de gaz.
Une fois les barrages enlevés, tandis que les forces de l’ordre sécurisaient les lieux pour éviter le retour des barreurs — les barrages n’étaient pas occupés —, le préfet de région Alexandre Rochatte se rendait au-devant des habitants du secteurs pour échanger.
Echanges francs, sans retenue, de la part des Guadeloupéens, la plupart heureux de rencontrer le représentant de l’Etat, de pouvoir lui dire leurs difficultés, difficultés de leur vie quotidienne, difficultés de ces barrages qui ont restreint leurs déplacements. Et aussi le souhait que des discussions soient menées et que cette situation handicapante cesse. Ecoute attentive du préfet qui a répondu à quelques interrogations.
Le dernier barrage d’envergure est celui du pont de La Boucan, à Sainte-Rose, qui a été partiellement déblayé ce matin par les manifestants, pour laisser passer les urgences et quelques habitants qui avaient des familles de l’autre côté.
Une agence de location de voitures a ainsi pu récupérer des véhicules laissés en dépôt à des habitants du secteur par des touristes qui avaient passé à pied le barrage en début de semaine.
André-Jean VIDAL