A l’appel de leurs fédérations nationales (Centre National des Services d’Ambulances-CNSA et Fédération Nationale de la Mobilité Sanitaire-FNMS), les sociétés d’ambulances de l’archipel manifestent depuis mardi (le mouvement est reconductible de jour en jour jusqu’à vendredi) par des opérations escargots. Ce matin, ils étaient en région pointoise avec passage obligé par le CHU de la Guadeloupe.
Que veulent-ils ? L’application d’un accord obtenu de l’Assurance maladie en 2020 sur l’organisation et les tarifs des gardes ambulancières. Depuis, il n’y a pas eu de décret d’application.
Ils manifestent aussi contre la proposition de loi du 7 octobre, déposée par le député Fabien Matras en discussion au parlement (la commission mixte paritaire Sénat-Assemblée nationale s’est entendue sur un texte commun), sur l’organisation des urgences : les sapeurs-pompiers seraient prioritaires sur les ambulances privées pour les transports en urgence déclenchés par les SAMU, contrairement à ce qui est fait actuellement.
Les ambulanciers privés
acteurs du dispositif des urgences
La durée de l’expérimentation de la réforme est ramenée de trois à deux années à la demande du Sénat. Le texte adopté en commission mixte paritaire prévoit différents cas de figures pour les plateformes départementales, qu’elles soient physiques ou dématérialisée : l’ensemble des services (15, 17 et 18), ou un regroupement du Samu et des pompiers ou encore un regroupement du Samu et des services de soins, en « interconnexion » avec les autres services d’urgence, dont les ambulanciers privés importants dans la prise en charge des urgences médicales.
Il semble que ce soit cette dernière solution qui ait la faveur du SAMU local, avec une plateforme Service d’Accès aux Soins (SAS) qui dispatcherait les appels vers des urgences spécialisées accompagnant le Centre 15 dans ses missions, afin de désengorger les Urgences du CHU et du CHBT. Les ambulanciers privés restant des acteurs importants dans la prise en charge des urgences médicales.
Pour en savoir plus :
Les sapeurs-pompiers choyés
Notons que ce texte a essentiellement pour but de valoriser les sapeurs-pompiers (ils sont mécontents de la gestion de leurs services en temps de pandémie et ont menacé à plusieurs reprises de se mettre en grève contre l’obligation vaccinale, tout comme les soignants). Ainsi, il est prévue une série d’avantages sociaux pour les pompiers (amélioration de la retraite, accès facilité au logement social), possibilité de mettre en place des promotions exceptionnelles pour récompenser des actes de bravoure.
Le texte prévoit aussi la création d’une mention « mort pour le service de la République » et le statut de « pupille de la République » pour les orphelins de sapeurs-pompiers décédés en service.