Sismicité. Un observatoire sous-marin connecté au large de Terre-de-Bas

Après un an et demi d’enregistrement de la sismicité dans la zone des Saintes, le sismomètre fond de mer installé en juin 2021 confirme la réussite des recherches et développements sur les capteurs optiques en bout de fibre réalisées par l’IPGP et l’ESEO, dans le cadre du projet Interreg PREST, pour surveiller en temps réel l’activité sismique au plus près des failles.

Du 3 au 13 décembre 2022, ce sont deux nouveaux capteurs développés par l’ENS et l’IPGP, un inclinomètre et un pressiomètre optiques qui vont mesurer respectivement la déformation du fond marin et la pression hydrostatique, pour compléter la surveillance en temps réel de la zone sismique des Saintes.

Ce démonstrateur technologique ouvre des perspectives entousiasmantes pour l’instrumentation géophysique sous-marine dans le monde.

L’amélioration de la connaissance des aléas sismique, volcanique et tsunami qui menacent la Caraïbe nécessite de développer des réseaux de mesures en fond de mer, afin de s’approcher des sources (failles, volcans, mouvements de terrains), souvent immergées au large des îles.

Depuis des années, l’observation des fonds océaniques repose sur une instrumentation s’appuyant sur des navires de surface et fonctionnant pendant de courtes durées (quelques semaines à quelques mois). Ces observations ne suffisent plus.

Pour comprendre les phénomènes géophysiques et élaborer des modèles, il faut disposer de surveillance sous-marine en continu.

Dans le cadre du programme Interreg V Caraïbe, le projet PREST piloté par l’Observatoire volcanologique et sismologique de Martinique de l’Institut de physique du globe de Paris (OVSM- IPGP) a relevé un défi audacieux.

Il s’agit de développer une série de trois prototypes de capteurs innovants en bout de fibre optique, et les faire fonctionner dans des conditions de surveillance opérationnelle en temps réel, dans l’observatoire sous marin expérimental des Saintes (Guadeloupe), localisé à 5 kilomètres de distance au sud de l’île de Terre de Bas et 43 m de profondeur.

Fibrosaintes : 18 mois pour comprendre

En juin 2021, la première campagne océanographique FIBROSAINTES permet aux équipes du projet PREST d’implanter le premier sismomètre à mesures optiques sous-marin et de déployer le câble optique qui le relie à l’office du tourisme du port de l’Anse des Mûriers (Terre de Bas).

Là, un interrogateur laser mesure à distance les mouvements du sismomètre avec une grande précision, et la centrale d’acquisition transmet ses données en temps réel aux observatoires volcanologiques et sismologiques de Guadeloupe et de Martinique, pour surveiller la zone active des Saintes.

Cette zone, fortement touchée par un séisme destructeur de magnitude 6.4 en 2004, reste toujours affectée par des tremblements de terre, de plus faible magnitude.

Proche des sources, le nouveau sismomètre permet de localiser plus précisément les événement et montre l’activation de failles vers 5 km de profondeur, sous la bordure sud de Terre-de- Bas. Le caractère répétitif des petits séismes enregistrés suggère l’occurence de glissements lents sur ces failles.

Le 2 décembre, deux nouveaux capteurs

En décembre 2022, ce sont deux prototypes de capteurs optiques sous-marins, totalement innovants, construits à l’ENS, qui vont compléter le dispositif de surveillance, en étant connectés aux l’extrémités de fibres laissées libres dans le cable sous-marin, à côté du sismomètre. Le premier est un inclinomètre hydrostatique qui permettra de suivre avec grande précision et en temps réel les variations d’inclinaison du sol liées à l’activité des failles. Le second est un pressiomètre mesurant les variations de hauteur d’eau liées à l’activité marine ainsi qu’aux mouvements du fond associés à l’activité des failles proches. Sous la direction scientifique de Pascal BERNARD, physicien à

l’IPGP et responsable de cet axe dans PREST, Guy Plantier, directeur de recherche à l’ESEO et son équipe ont conçu et développé le sismomètre et l’interrogateur optoélectronique, tandis que Frédérick Boudin, ingénieur de recherche à l’ENS a élaboré l’inclinomètre et le pressiomètre. Ces résultats sont l’aboutissement de plusieurs années de recherche et développement sur les capteurs optiques en bout de fibre.

En Martinique
Le vendredi 16 décembre – 18 heures
Hôtel de l’Assemblée de la CTM – Salle Émile Maurice 20 Avenue des Caraïbes
97200 Fort-de-France

Cette conférence sera suivie d’une discussion :
Deux ans après le passage en vigilance jaune, un point sur l’activité de la Montagne Pelée

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