Sécurité routière. L’art au service de la prévention

Ti-Kristof, le personnage créé par Jérôme Jean-Charles, artiste-sculpteur et Charles-Henri Coppet, est porteur d’un message pour la protection des cyclistes. La quatrième et dernière sculpture monumentale de la série a été dévoilée, ce lundi, au Gosier.

Située sur le délaissé de la RN4, dans le sens Pointe-à-Pitre/Le Gosier, face à la station Total, l’œuvre monumentale de Jérôme Jean-Charles ne pourra pas vous échapper. Pour la dernière création de la série Ti-Kristof, le personnage qui interpelle les usagers de la route sur les causes – trop souvent relevées – des accidents, Jérôme Jean-Charles et Charles-Henri Coppet, co-initiateurs du projet, mettent l’accent sur la vulnérabilité des cyclistes. Un hommage à Warren Errin, fauché par un véhicule, en 2016. Il avait 22 ans.

« Cette thématique est inévitable en Guadeloupe, terre de cyclisme, précise Charles-Henri Coppet. Le drame qui a coûté la vie au jeune Warren Errin a touché beaucoup de Guadeloupéens. Cette disproportion entre le véhicule et le cycliste, c’est tout le combat pour la vie, pour la dignité de l’homme. »

L’artiste-sculpteur Jérôme Jean-Charles (au centre) a dévoilé sa nouvelle oeuvre avec Dina Latchoumaya, de la Sécurité routière et Charles-Henri Coppet, co-initiateur du projet.
Quarante tués sur les routes

Une réalisation qui fait écho à la nouvelle campagne menée par la Sécurité routière : « Yo frajil, yo pa ni tol. Je double, je m’écarte. » En Guadeloupe, les usagers vulnérables représentent 68 % des tués. Au 19 septembre, on déplorait 40 décès sur les routes, soit 14 % de plus qu’en 2020 et 33 % de plus qu’en 2019.

Des accidents dont les causes les plus récurrentes ont été abordées par le personnage de Ti-Kristof. Les dangers du téléphone au volant a fait l’objet de la première sculpture monumentale de Jérôme Jean-Charles, à Capesterre Belle-Eau. Puis, la pyramide de casques sur l’échangeur de Pôle Caraïbes (Les Abymes) a rappelé aux conducteurs de deux-roues la nécessité de se protéger. Les effets de la consommation d’alcool et de stupéfiants au volant ont été évoqués avec l’œuvre située à Dalciat (Baie-Mahault). Enfin, le cycliste Ti-Kristof, si fragile devant un gigantesque pneu, interpelle sur la vulnérabilité des cyclistes. Une création qui clôt la série Ti-Kristof.

Accentuer la prévention

Pour autant, les campagnes de sensibilisation se poursuivront. « Ces 15 ou 20 dernières années, les chiffres ont été diminués de moitié, grâce aux campagnes de communication, explique Dina Latchoumaya, coordinatrice départementale de la Sécurité routière. Malheureusement, nous n’arrivons pas à prolonger la baisse enregistrée jusqu’en 2019. On continue plus que jamais à accentuer la prévention en faisant preuve d’innovation. »

Parallèlement, dès que la situation sanitaire le permettra, la Sécurité routière envisage de reprendre le chemin de l’école pour des actions de sensibilisation auprès des plus jeunes.

Cécilia Larney

Un dialogue artistique

En répondant à l’appel à projet de la Sécurité routière, Jérôme Jean-Charles et Charles-Henri Coppet ont mis l’art à la portée du plus grand nombre pour une meilleure prise de conscience des dangers de la route. « C’est un grand bonheur de partager les idées qui m’animent avec Jérôme Jean-Charles, confie Charles Henri-Coppet. Après plusieurs mois à discuter, échanger des esquisses, nous avons trouvé ce que nous voulions dire. Ces réalisations monumentales établissent un dialogue artistique et instructif avec ceux qui vont croiser les œuvres que Jérôme a réalisées. L’idée, c’est que chacun s’interroge par le prisme de l’art sur un vrai problème de société. On a pu joindre cette passion pour l’art avec la nécessité de conscientiser et d’échanger avec la population. »

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