Le Parti socialiste s’est exprimé par les signatures d’Olivier Faure, Premier secrétaire, Olivier Nicolas, secrétaire national aux Outre-mer, Béatrice Bellay, secrétaire nationale à l’Egalité réelle, au pied d’un communiqué fustigeant le gouvernement.
De quoi s’agit-il ? Le PS veut marquer « son indignation devant la résignation dont fait preuve le Gouvernement face à la montée de l’insécurité et des violences dans les Outre-mer. »
« Ce jeudi 15 septembre 2022 a été déclenchée une opération « Île morte » à Mayotte qui
concerne la quasi-totalité des 17 communes du département et qui est une énième
illustration de l’exaspération et du désarroi des élus locaux et des citoyens confrontés au
quotidien à des faits de violence. »
Les signataires poursuivent : « Dans d’autres territoires, comme en particulier la Guadeloupe, la Martinique ou la Guyane, les homicides par arme à feu et arme blanche ont atteint des niveaux records au 1er semestre, avec une recrudescence des cambriolages et des braquages, dans un contexte où il est notoire que des armes y circulent en nombre. »
« Le Parti socialiste fait l’amer constat qu’en dépit des démarches répétées des élus locaux, le Gouvernement ne prend pas la mesure des enjeux et s’en tient à des renforts ponctuels de forces de l’ordre qui ne répondent manifestement pas à l’objectif de restauration de l’ordre républicain dans ces territoires », disent-ils.
Critiquer est aisé
Les chefs de file du PS s’en prennent à une initiative du procureur de la République de Cayenne.
« Pire, il (le gouvernement d’Elisabeth Borne) envoie le terrible et inacceptable signal d’un aveu d’échec.
Ainsi en Guyane le procureur de Cayenne donne désormais instruction écrite de simplifier
les poursuites à l’encontre des « mules » interpellées avec jusqu’à 1,5 kilogramme de
cocaïne « afin de diminuer la charge que le trafic de stupéfiants fait peser sur l’ensemble
de la chaîne pénale ». »
Le ton est direct. « Le Parti socialiste refuse que la sécurité et la santé des citoyens des Outre-mer soient ainsi laissées à l’abandon par l’État, faisant de ces territoires des zones de non-droit où l’on accepterait désormais que les forces de police et les services de la Justice fonctionnent en mode perpétuellement dégradé faute de moyens.
Les socialistes demandent donc que le Gouvernement présente et mette en œuvre très rapidement un plan cohérent de restauration de l’ordre républicain dans les Outre-mer avec des moyens humains et matériels pérennes et des instructions claires sur les objectifs à atteindre en termes de lutte contre les trafics et de protection des personnes et des biens. »
Pour rappel, Gabriel Serville, président de la CTG, disait récemment qu’expédier plus de forces de l’ordre en Guyane ne solutionnerait pas le problème. C’est ce qu’ont fait tous les gouvernement depuis des années. Alors ? Attendons la feuille de route des élus guyanais dans le cadre des discussions avec l’Etat sur un changement de statut.