Sébastien Lecornu redéfinit le périmètre du dossier de l’eau tel qu’il le voit

Sébastien Lecornu, ministre des Outre-mer, a écrit au président de Région, Ary Chalus, pour lui dire comment il voit le futur de l’eau en Guadeloupe.
De leur côté, les élus font avancer le dossier de l’eau en progressant à grands pas vers le Syndicat mixte ouvert de l’eau et de l’assainissement.
Il sera toujours temps de pointer les vues des uns et des autres et à partir de ce mixage de volonté avoir une structure qui fonctionne.

Le courrier de Sébastien Lecornu a le mérite d’être clair et net, et de ne pas cacher grand-chose. En fait, le ministre siffle la fin de la partie qu’ont joué un temps les élus locaux entre gabegie globalisée, tous partis confondus, depuis trente ans au sein du SIAEAG et des collectivités, et lutte pour prendre une présidence, une vice-présidence ou un siège de conseiller dans une éventuelle possible future structure de l’eau.

Jeu que les élus aujourd’hui ne jouent plus qui avancent vers une solution intelligente, celle d’un Syndicat mixte ouvert de l’eau de de l’assainissement.

Des conditions à faire grincer des dents

Tout d’abord, dit le ministre, c’est la Région ou le Département qui vont conduire la structure. Logique, ce sont deux collectivités majeures, comme il le rappelle « compétentes à l’échelle de toute la Guadeloupe parce (préfiguration) qu’elle concerne et engage toutes les collectivités qui seront membre de ce syndicat au 1er septembre. »

Ensuite, « la structure doit être coordonnée par une équipe de professionnels, spécialistes des différentes problématiques et qui ne soient pas des cadres déjà engagés dans la gestion des services de l’eau ou de la politique de l’eau en Guadeloupe. » Logique, toujours dans une volonté de couper avec les personnes et les méthodes qui ont conduit à la faillite du précédent système.

Enfin, « elle doit associer étroitement les services de l’Etat. Et le ministre ajoute : au regard de leurs compétences en matière de finances publiques, du droit du travail, de police de l’eau et de contrôle de la légalité des décisions des collectivités locales. »

On sent la patte de Philippe Gustin, ancien préfet et fin observateur de la vie locale, actuel directeur de cabinet du ministre, et son expertise, dans ce courrier…

« Je suis prêt à ce que l’Etat puisse soutenir financièrement la conduite de cette préfiguration si toutes ces conditions sont remplies. A défaut, je considérerai qu’un risque sérieux pèse sur la réussite du projet », affirme le ministre.

Avancer à grands pas

Pour la suite du courrier, c’est du vu et revu : les collectivités qui seront membres du futur syndicat unique prennent à leur charge par répartition les dettes fournisseurs, à charge pour le ministre d’actionner l’Agence française du développement (AFD), la Caisse des dépôts pour accompagner les EPCI. Il souhaite « la recherche d’une solution permettant que le remboursement de ces dettes soit soutenable et absorbable. »

En attendant, petit hommage à Ferdy Louisy, président du SIAEAG, il faut avec l’appui des services de l’Etat poursuivre le travail de recouvrement des créances. Et aussi poursuivre les travaux de réparation des réseaux engagés par les collectivités, essentiellement la Région et le Département, « l’Etat (étant) prêt à accompagner ces travaux sur les crédits du plan de relance. »

Certes, ce courrier n’épargne personne et surtout pas la fierté des élus.

D’ailleurs, la Fédération du PS par la plume d’Hilaire Brudey, secrétaire fédéral, a réagi, accusant mots à peine couverts le ministre de despotisme et le président de Région de jouer double jeu. C’est de bonne guerre. Et si ça n’existait pas, ce serait dommage pour le débat public.

Et si, tout simplement, les uns et les autres en avaient assez d’une situation qui affecte particulièrement les Guadeloupéens dans leur hygiène, leur santé, leur bien-être ? Peut-il faut-il accélérer comme l’ont fait Ary Chalus, Josette Borel-Lincertin, les présidents des EPCI, les procédures, pour avancer, avoir ce Syndicat unique de l’eau. Restera à discuter avec le ministre quand il viendra.

En attendant, les élus ont rendez-vous avec le préfet Alexandre Rochatte, le 4 mars, pour une Commission départementale de coopération intercommunale pour statuer sur le projet tel qu’ils l’ont fait avancer lors d’une Commission territoriale il y a trois mois. Commission à laquelle, d’ailleurs, le préfet Rochatte ne s’était pas rendu quoique invité et partie essentielle de ce dossier.

Maintenant que l’on s’est entendu sur le sacrifice de quelques sièges autour d’une table et d’un peu de pouvoir peut-être va-t-on avoir de l’eau en quantité, en qualité, tout le temps et partout dans l’archipel Guadeloupe.

André-Jean VIDAL

Le courrier de Sébastien Lecornu :

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