Sciences. Quand la mer menace les villes

Tempêtes dévastatrices, pluies diluviennes, montée inexorable des eaux, érosion… Les mégalopoles côtières sont désormais au pied du mur. A New York, Rotterdam ou encore Singapour, des ingénieurs, architectes, géographes ou biologistes ont entamé́ une course contre la montre face aux éléments.

800 millions de personnes sont concernés par la montée des eaux dans le monde. New York, Rotterdam et Singapour situées sur trois continents sont chacune confrontées à des problématiques singulières.
Après l’ouragan Sandy en 2012, New York a lancé plusieurs grands programmes pour tenter de se protéger des assauts de l’océan.
Le premier est une alliance entre architecture et résilience. Baptisé le Big U allie technologie de pointe, végétalisation et aires de loisirs inondables.
Mais les New-yorkais ont également lancé un projet résilient à plus long terme, le « Projet aux milliards d’huitres », qui constituent des récifs d’huitres pour recréer un brise-lame. Un autre projet encore plus futuriste est en train de voir le jour, Oceanix : une ville entièrement construite sur l’eau au coût abordable et qui pourra être proposée aux pays en voie de développement.

Auto-suffisance et résilience

Rotterdam compose avec l’eau. Depuis le Moyen-Age, la ville est une référence mondiale dans la recherche de solutions contre la montée des eaux. Des projets innovants favorisent l’auto-suffisance et la résilience : ainsi le « Moteur de sable » qui permet de lutter contre l’érosion des côtes, ou l’argile liquide transformée pour renforcer les digues.
Mais les conséquences actuelles et à venir du réchauffement climatique la forcent à se renouveler à nouveau afin de préparer l’avenir. Des scientifiques tirent la sonnette d’alarme : faudra-t-il fermer la mer du nord pour préserver les côtes des pays frontaliers ? Un projet au coût financier et écologique exorbitant.

Replantation de mangroves

Singapour, minuscule île-état, doit faire face à une élévation bien supérieure du niveau de la mer qu’en d’autres points du globe en raison de la fonte des glaciers et de sa position sur l’équateur. Elle risque tout simplement de disparaître. Son barrage ultra-moderne unique au monde, le Marina Barrage, protège la ville tout en recueillant l’eau douce cruciale à son existence.

Alors que Singapour continue de gagner des territoires sur la mer, elle investit massivement dans la replantation de mangroves. Des scientifiques étudient la capacité de cette mangrove à se réimplanter sur un territoire dévasté par la culture intensive de crevettes. 

Se projeter au-delà d’une génération est tout simplement vertigineux. A court et moyen terme, des batailles peuvent être gagnées mais sans un changement majeur de paradigme, à long terme, une partie de la population des villes côtières n’aura d’autre choix que de fuir face à l’océan.

Sur France 5, jeudi 10 novembre, à 21 heures

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