Dans la lutte contre les sargasses, Anse-Bertrand et Terre-de-Haut pourront disposer d’équipements supplémentaires pour limiter l’impact des algues brunes sur le quotidien des populations, autant que sur l’activité touristique.
Pour sa première journée de visite en Guadeloupe, Fabrice Loher, ministre de la mer, a fait plus qu’observer et écouter. Lundi 2 décembre, il a signé deux conventions qui permettront aux communes d’Anse-Bertrand, dans le Nord Grande-Terre, et de Terre-de-Haut (Les Saintes), confrontées au fléau des sargasses, de bénéficier de matériels supplémentaires grâce au Fonds d’intervention maritime. Un vrai cadeau – à quelques semaines de Noël – pour les chefs d’édilité, souvent bien démunis face aux sargasses.
« Le kit sargasses que nous avons pu acquérir grâce à une subvention a montré ses limites, explique Edouard Delta, maire d’Anse-Bertrand. Cette convention nous permettra d’avoir un Mobi-track qui devrait apporter une efficacité améliorée dans le ramassage des sargasses. »
Maire de Terre-de-Haut, Louly Bonbon a souligné l’impact des sargasses sur l’activité économique. « Les échouages massifs sur une petite île comme Terre-de-Haut sont une catastrophe sur le plan écologique et touristique, déplore le chef d’édilité. Avec les moyens du bord, nous avons tenté de juguler le phénomène, de collecter les sargasses…, sans grand succès ! Nous espérons, avec cette aide financière, acquérir un outil de collecte plus adapté à l’échelle de l’île. Il viendra s’ajouter au barrage qui sera réinstallé en janvier 2025 pour sauver la plus belle plage de l’île. Pompierre, c’est la fierté de la population saintoise ! »
Un barrage déviant expérimenté à Arnouville
Parallèlement à ce geste concret, le ministre de la mer, qui a longuement échangé avec les équipes de la Direction de la mer et des Affaires maritimes, a aussi visité l’atelier de fabrication des Phares et balises.
La problématique des sargasses dans laquelle l’Etat est pleinement engagée en Guadeloupe aux côtés des collectivités locales fait l’objet d’une expérimentation à Arnouville avec la pose d’un barrage déviant. Estimé à 1 900 000 euros, le dispositif expérimental pour la collecte et le stockage des sargasses sur une plateforme conçue spécialement, a été présenté au ministre.
« Face à un phénomène naturel soudain, l’Etat a été au rendez-vous avec un premier Plan Sargasses doté d’une trentaine de millions d’euros, a rappelé Fabrice Loher. Face à l’ampleur du phénomène, pour le Plan Sargasses II, l’effort budgétaire de l’Etat est multiplié par trois par rapport à l’enveloppe du Plan Sargasses I pour minimiser l’impact de ce phénomène sur la vie quotidienne des habitants, mais aussi sur la vie économique et touristique des communes. »
Le partenariat Etat, Région, Département, collectivités, communauté scientifique devrait permettre d’aller plus loin dans la connaissance du phénomène, pour mettre en place les outils idoines de collecte, de traitement et… de valorisation.
Cécilia Larney