Santé. Il y a 20 ans les Drs Atallah et Eynaud alertaient sur un manque de médecins : rien n’a changé

C’était le 21 mars 2002. Il y a tout juste 20 ans. Les Drs André Atallah, président de la Conférence inter-régionale des centres hospitaliers des Départements français d’Amérique (DFA), et Michel Eynaud, secrétaire, écrivaient une motion.

Le thème de cette motion prise à l’unanimité des représentants des établissements hospitaliers de Guadeloupe, Martinique, Guyane ? Le manque de médecins dans les DFA, densité médicale deux fois inférieure à la moyenne nationale, avec une baisse prévue, notamment dans certaines disciplines comme l’anesthésie ou la psychiatrie.

Ils donnaient pour exemple, dans un courrier au ministre de la Santé, l’enveloppe de postes créés en 2002 : 7 alors qu’il en aurait fallu… 70.

Il y a vingt ans, le gouvernement d’alors inventait l’ARTT… L’Aménagement et Réduction du Temps de Travail.

Aménager, réduire le temps de travail pour le bien-être des travailleurs… avec un personnel hospitalier réduit c’est jouer avec le feu. Et la santé des malades.

Ce que soulignaient les deux médecins. Appliquer l’ARTT « sera soit impossible soit conduira à menacer la sécurité sanitaire. »

L’ARTT a été appliquée, religieusement, dans un contexte qui n’était pas bon et ne s’est pas amélioré depuis.

Cependant, dans leur motion, les Drs Atallah et Eynaud — et leurs confrères médecins des DFA — avaient donné des pistes pour que cette ARTT puisse être appliquée, voire utilisée pour obtenir la création d’un nombre important de postes médicaux. Postes à temps plein, bien sûr.

Et de donner un certain nombre de pistes afin d’attirer des médecins dans les DFA, en leur donnant des compensations, financières comme l’accès aux 40% de sur-rémunération, appliquée à toutes les composantes de la feuille de salaire (salaires, gardes, primes), une prime d’exercice en cas de permanence dans plusieurs établissements de santé, des recrutements prioritaires, le droit à un voyage annuel, l’abondement des crédits de formation médicale continue, etc.

Vingt ans après, nous dit le Dr André Atallah, « Cette motion est, hélas, toujours d’actualité. »

Au 1er janvier 2021, dans l’archipel guadeloupéen, 262 médecins spécialistes exercent une activité libérale (libérale et mixte) selon le Répertoire Partagé des Professionnels de Santé (RPPS). La densité médicale correspondante est de 68 médecins pour 100 000 habitants (94 pour 100 000 habitants en France hexagonale).

Les chiffres pour la Martinique sont sensiblement les mêmes.

Les courriers au ministre de la Santé et la motion :

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