La prévalence du diabète de type 2 (DT2) est particulièrement élevée dans les départements et régions d’Outre-mer (DROM) et les complications chroniques y sont plus fréquentes.
L’objectif de l’enquête menée par Santé publique France était d’étudier les particularités des départements et régions d’Outre-mer concernant les caractéristiques démographiques, socio-économiques, l’état de santé et le recours aux soins des personnes ayant un diabète de type 2 résidant dans quatre DROM : la Martinique, la Guadeloupe, la Guyane et La Réunion.
La population d’étude incluait 498 personnes en Guadeloupe, 682 en Martinique, 504 en Guyane, 586 à la Réunion et 2 714 dans l’Hexagone. Une prédominance féminine était observée dans les DROM par rapport à l’Hexagone. Les résidents de Guyane et de La Réunion étaient plus jeunes (61 et 63 ans en moyenne) par rapport aux Antilles et à l’Hexagone (67 et 68 ans). L’âge au diagnostic du diabète de type 2 était également environ 5 ans plus jeune dans ces deux territoires. Le niveau socio-économique était plus défavorable dans les DROM et la fréquence de personnes nées à l’étranger majoritaire en Guyane (53%).
Pour des actions adaptées aux spécificités locales
L’indice de masse corporelle (IMC) moyen était moins élevé à La Réunion (27,7 kg/m2), en Guyane et Guadeloupe (28,4 kg/m2) qu’en Martinique (29,3 kg/m2) et dans l’Hexagone (29,5 kg/m2). La consommation d’alcool et de tabac était moins fréquente dans les DROM par rapport à l’Hexagone, à l’exception d’un tabagisme plus fréquent à La Réunion (14%).
Intégrés dans un contexte culturel, social, et sanitaire, ces résultats permettront d’aider les décideurs à adapter les politiques publiques en matière de prévention, d’accompagnement et de prise en charge des personnes atteintes d’un diabète de type 2 en Outre-mer.
En 2021, la prévalence du diabète connu s’élevait à 13,6% à La Réunion, 12,0% en Guadeloupe, 11,6% en Guyane et 11,5% en Martinique. Parmi les personnes n’ayant pas déclaré un diabète, la proportion de « petit diabète » était estimée à 4,1% en Martinique, 3,6% en Guadeloupe, 3,4% à La Réunion et 2,5% en Guyane.
Prise en charge…
Quatre-vingt-deux pour cent des personnes ayant un diabète connu étaient traitées pharmacologiquement à La Réunion, alors que 90% l’étaient en Guyane, 92% en Martinique et 93% en Guadeloupe.
Parmi les personnes diabétiques non traitées pharmacologiquement résidant dans les 4 DROM, 42% avaient recours à un régime alimentaire, 33% à de l’activité physique, 14% à l’autosurveillance glycémique et 26% à l’utilisation de plantes. Enfin, 44% des personnes diabétiques non traitées pharmacologiquement déclaraient n’utiliser aucune mesure de prise en charge recommandée (35% aucune mesure et 9% seulement des plantes).
L’étude de Santé publique France rapporte une prévalence élevée du diabète connu dans les DROM, dont une fraction importante de cas non traités pharmacologiquement parmi lesquels plus de quatre personnes sur dix ne bénéficient d’aucune mesure hygiéno-diététique quel que soit le territoire d’Outre-Mer. En outre, la fréquence élevée de cas de « petit diabète » représente un frein potentiel à une prise en charge adaptée.