Sainte-Anne : le clocher de la discorde

Paisible cité touristique, la ville de Sainte-Anne (Guadeloupe) fait face une querelle de clochers autour des travaux entamés à l’église du bourg. Le maire, Christian Baptiste, a mis les pendules à l’heure.

Rumeurs, courrier l’accusant de priver les paroissiens de leur lieu de culte, au centre-ville de Sainte-Anne…, le maire Christian Baptiste a convoqué une conférence de presse, ce 23 décembre pour faire le point avec les différents prestataires intervenant sur le projet. Entre l’inquiétude des paroissiens face à des travaux « qui n’en finissent plus » et un chantier qui a révélé sa complexité au fil des mois, un « échange pédagogique » s’imposait.

« Il s’agit d’un ouvrage rare, a rappelé Christian Baptiste, maire de Sainte-Anne. Une fois les travaux achevés, chacun pourra se rendre compte qu’il s’agit d’une réalisation exemplaire. » Photo : Ville de Sainte-Anne

Un bâtiment construit par Ali Tur

Les travaux de démolition et de reconstruction du clocher de l’église du bourg de Sainte-Anne ont débuté en janvier 2019. Unprécédent recensement avait révélé l’état de vétusté très avancé de l’édifice construit par Ali Tur, de 1930 à 1935, avec du béton altéré, de l’acier apparent… Quelques années plus tard, Christian Baptiste, maire de Sainte-Anne, décide d’offrir un nouveau visage à l’église du bourg, qui, en dehors des Saintannais, accueille de nombreux touristes. Raison supplémentaire pour que le site soit totalement sécurisé.

Des solutions sur-mesure

Le diagnostic établi par le maître d’œuvre, en concertation avec les architectes des bâtiments de France, a mis à jour la réalité des travaux à entreprendre. Des solutions sur-mesure ont dû être apportées pour maintenir l’aspect originel du bâtiment et du clocher, tout en utilisant des matériaux modernes.

Compte tenu de l’imposant clocher qui trône à 33 mètres de haut, le bâtiment devait être nécessairement consolidé ; une structure métallique a dû être construite pour supporter le clocher.  « Pour faire un travail de qualité et livrer un ouvrage pérenne, conforme aux normes cycloniques, parasismiques, fidèle à la commande qui nous a été passée, il a fallu, en amont, résoudre tous les points qui ont posé problème, a indiqué Sylvain Minatchy, architecte. Aujourd’hui, nous savons où nous allons. »

Pour ce qui est du financement de ces travaux « à rallonge », le maire tient à rassurer les administrés : « Il n’y a aucune difficulté sur le financement des travaux, affirme Christian Baptiste. Les subventions sont bouclées. Pour des travaux à 1 million d’euros, l’Etat, la Région, le Département, la Direction des Affaires Culturelles ont apporté leur contribution, et la ville de Sainte-Anne intervient à hauteur de 40 %. » La messe est dite !
Cécilia Larney

Le clocher, vu de l’intérieur…

Les prochaines étapes

Plan final de l’église de Sainte-Anne.
  • Désormais, l’attente des fidèles saintannais sera de courte durée. Dès janvier 2021, ils pourront assister à une phase essentielle du chantier. L’assemblage de la charpente du clocher se fera sur la place du bourg.
  • Suivront les travaux de finition (peinture, remise en état). Et, à partir de la fin du mois de février, la reconstruction de la porte d’entrée. Entre-temps, une opération d’éloignement des pigeons qui ont élu domicile à l’église et qui entravent considérablement la bonne évolution des travaux, est aussi prévue.
  • Enfin, les travaux d’électricité, de sonorisation, carrelage à l’identique, pourront être entrepris. « A chaque étape, nous effectuons des contrôles avec les bureaux d’études pour veiller à la conformité des travaux, assure Agathe Ryfer, conductrice de travaux à la SGTP. Nous mettons tout en œuvre pour que les travaux soient achevés en février et que nous entamions la suite. »
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