Le président Louis Mussington lors du Conseil territorial de ce jour a rappelé que les débats au sein du conseil ont pour but d’avancer et non de se quereller…
Une minute de silence a été observée par l’assistance avant de débuter la séance, en hommage aux victimes du crash aérien survenu en Guadeloupe, vendredi 1er décembre.
Qu’a dit Louis Mussington ?
« Il est manifeste que nous sommes confrontés à un tournant de l’histoire mondiale, à une période durant laquelle les conflits se complexifient.
Parmi eux, j’en vois trois qui nous mobilisent depuis quelques temps maintenant.
Dans un premier temps, la Communauté européenne s’est positionnée sur la question du changement climatique tout comme elle s’était positionnée sur la COVID contre laquelle nous avons dû déployer toutes nos forces afin de ne pas perdre la face.
La seconde préoccupation est celle découlant de l’introduction d’une transformation radicale sur le plan technologique. Cela nous amène à nous poser de vraies questions sur la manière dont nos sociétés vont envisager le nouveau rapport à la technologie.
Enfin, la troisième est le courage dont a fait preuve le président Zelenskyy, qui contre vents et marées a maintenu sa vision et sa résistance imposant au reste du monde ce qu’il a appelé le respect d’un monde fondé sur des règles, le combat pour des valeurs démocratiques, des valeurs défendues par l’Europe. »
Il poursuivait : « La société à laquelle nous aspirons est une société fondée sur des valeurs, des principes démocratiques, des principes de respect des libertés et de la vie humaine.
Il ne faut pas que nous perdions nos valeurs de vue. D’autant que ces principes, inscrits dans notre Traité de Concordia, se trouvent également inscrits dans les différentes promesses léguées par nos pères fondateurs : la paix et la prospérité.
C’est ainsi que j’ai compris qu’en tant que Président élu par la population saint-martinoise, la meilleure façon d’agir c’est en forgeant jour après jour. Ce n’est pas toujours simple. Nous gagnerons notre respect et notre crédibilité grâce à notre fidélité à ce que nous sommes, au maintient à nos valeurs fondamentales. »
Louis Mussington rappelait le rôle important des conseils de quartiers, traits d’union entre la population et la Collectivité mais non organes de décision parallèle.
Il mettait l’économie bleue au centre de la discussion, expliquant : « En choisissant de soutenir des secteurs clés de l’économie bleue tels que la pêche, le tourisme, le transport maritime, la Collectivité d’Outre Mer de Saint-Martin déciderait de favoriser sa croissance économique en préservant la santé de ses écosystèmes marins.
Vous l’aurez compris, l’économie bleue contribue à la régulation du climat et la biodiversité. Deux questions de grande importance en ce qui nous concerne. »
Prospective. Le mot était lancé qui a donné lieu au développement : « Pour fonder notre action future, nous faisons appel à la prospective et au concept de développement durable. Ainsi, le futur de la COM est plus à inventer qu’à découvrir, plus à construire qu’à subir. La prospective se caractérise par son approche collective et volontariste, l’idée étant de prendre l’avenir comme prétexte pour construire ensemble le présent. La prospective est une forme d’anticipation qui poursuit un objectif bien précis : fonder la décision et éclairer l’action.
Dans notre conception de la gouvernance territoriale, nous nous appuyons sur la mobilisation des ressources humaines, sur la capacité à réguler un territoire dans le cadre d’un système partenarial avec des acteurs multiples. Nous veillons constamment à ce que les priorités politiques, sociales et économiques soient fondées sur un large consensus social et à ce que les voix des plus démunis puissent se faire également entendre et ainsi participer aux choix effectués. »
Louis Mussington en arrivait aux tribulations du statut, nées de l’Appel de Fort-de-France : « Un dernier mot : dans le processus qui fait suite à l’appel de Fort de France, Saint-Martin doit rester fidèle à ses objectifs initiaux. Le choix de l’évolution statutaire, nous l’avons effectué en 2003. Je pense que nous devons rester à l’avant-garde, comme nous l’avons été souvent sur beaucoup de sujets, pour réformer le statut de territoire ultramarins au sein de l’ensemble national.
Alors dans le monde que j’ai commencé par décrire au début de mon intervention, je reste persuadé qu’il y a quelques paramètres qui sont structurels et deux questions qui se posent à nous : la première : veut-on, accepte-t-on, se résigne-t-on à un monde bipolaire, divisé en deux, tranché en deux, où l’on forcerait chacun à devoir choisir un camp contre un autre sur l’ensemble des sujets, sur les querelles climatiques, sur les querelles économiques, sur les querelles géopolitiques ? »
Il en appelait à des débats apaisés pour faire avancer les dossiers structurants de Saint-Martin.