À programmer dans vos lectures de vacances, Un zakari et une danse, le premier roman de la chanteuse guyanaise, Saïna Manotte.
Le premier ne sera certainement pas le dernier. En musique autant qu’à travers ses mots, l’auteure-compositrice, interprète Saïna Manotte se pose en ambassadrice de la Guyane. Parallèlement à une carrière artistique active, la Cayennaise Saïna Manotte signe son premier roman, Un zakari et une danse. Publié aux éditions Mahury, l’ouvrage est une invitation au voyage à travers le temps, l’espace, mais aussi l’évolution d’une société. Et c’est là, la finalité du voyage : lancer la réflexion sur des thèmes – actuels – qui lui tiennent à cœur. Le colorisme, la difficulté pour les femmes à s’accomplir dans ce qu’elles aiment, le poids de la religion dans les cultures créoles…
« L’écriture me fait du bien ! »
« L’écriture de ce roman a commencé pendant le confinement, explique Saïna Manotte. J’avais besoin de m’exprimer : l’écriture est une activité qui me fait du bien ! Au départ, l’objectif n’était pas d’être publiée, mais ceux qui, autour de moi, ont lu le début de l’histoire, ont voulu connaître la suite ! J’ai pris le temps de trouver les bonnes personnes pour aller au bout de ce projet. »
Nini, l’héroïne qui porte le roman, Un zakari, une danse, est inspirée par sa grand-mère, née à Sinnamary dans les années 1940. Comme elle, Nini quitte sa commune pour Cayenne. Grâce aux témoignages de sa grand-mère et des membres de sa famille, Saïna Manotte entraîne le lecteur dans la Guyane des années 1950/1960. De précieux récits familiaux que l’auteure a confortés par des recherches. Un exercice qui ne lui était pas étranger : pour son mémoire de Master 2 sur la musique créole, elle avait entrepris des recherches, des lectures d’ouvrages historiques pour mieux replacer les faits dans leur contexte.
« Faire ce qu’on aime nous enrichit ! »
Ses traits de caractère, mêlés à ceux de son entourage, ont fourni les bases d’une galerie de personnages authentiques, presqu’aussi vrais que nature. « J’ai toujours écrit des poèmes, des chansons que j’interprète, mais aussi pour d’autres, explique Saïna Manotte. Pendant le confinement, je suis allée plus loin, et je ne compte pas m’arrêter là ! Je ne pose pas de limites : faire ce qu’on aime nous enrichit ! Pour moi, la vie est un chemin où on peut vivre plein de choses. Je mesure la chance que j’ai de vivre de la musique et je travaille pour cela ! Quand j’aurai envie d’écrire, je prendrai le temps de le faire ! Si ça nous fait du bien et que c’est qualitatif, que ça plait aux autres, pourquoi ne pas le faire ? »
Disponible en librairie et sur commande en ligne, le roman de Saïna Manotte donnera lieu à des dédicaces à partir de juillet.
Côté musique, Saïna Manotte a signé C’est toujours toi, son premier single en duo avec sa moitié, Maxime Manot. De nouvelles chansons et concerts sont en préparation avant sa grande date du 16 décembre, à La Boule noire (Paris).
Cécilia Larney
De quoi ça parle ?
À 13 ans, Nini est contrainte de quitter Sinnamary, ses grands-parents et tout ce qu’elle connait pour gagner Cayenne et apprivoiser sa nouvelle vie. De son adolescence à sa vie de femme, des « cassages de reins » désinvoltes sur le chemin de l’école aux manifestations pour l’autonomie de la Guyane, Nini est différente des autres. La sublime négresse danse farouchement avec les cadeaux, parfois amers, que la vie lui offre. Elle oscille entre deux mondes et tente de garder son cœur pur malgré la malédiction qui meurtrit sa famille depuis plusieurs générations.