Routes bloquées en Guadeloupe : les socioprofessionnels sont passés à l’action

Ils étaient déterminés à ne pas se faire balader. Ils se sont montrés patients, aujourd’hui, ils sont passés à l’action, profitant d’un moment de distraction des autorités. Les socioprofessionnels de Guadeloupe sont passés d’une écoute attentive à un blocage des principaux axes routiers à Basse-Terre Capesterre Belle-Eau, Sainte-Rose… Jarry fermé à toute circulation (et partant à toute activité). Camions, bus, voitures, porte-conteneurs, engins de travaux publics, tas de roches (Moudong), il semble bien qu’il faille s’attendre à une journée difficile.

Les principaux axes routiers sont bloqués au niveau des ronds-points. Photos réseaux sociaux

Regroupés au sein d’un collectif mené par la Fédération du BTP, les transporteurs, le collectif des socioprofessionnels (auto-écoles, ambulanciers, etc.) ont écouté les promesses de l’Etat de la Région, des collectivités, promesses de payer les factures en retard, de mettre un frein aux pressions fiscales pour quelque temps, mais ils n’ont rien vu venir : les semaines, les mois se sont passés et rien n’est venu calmer leurs inquiétudes.

Des conditions
difficiles

Le plan de relance de l’Etat et de la Région est bien là mais il oblige d’avoir des entreprises à jour de leurs charges sociales et fiscales pour en bénéficier, ce que ne peuvent présenter toutes les entreprises.

Las des paroles, les socioprofessionnels entendent obtenir des réalisations concrètes et ne semblent plus se contenter de promesses, de chiffres jetés en pâture par les uns et les autres. Ces millions des plans de relance, ils voudraient les voir tomber dans leurs poches. Pas dans six mois mais aujourd’hui, alors que l’économie est morose (BTP plus ou moins bloqué par les conflits des sablières de Deshaies et Gourbeyre, tourisme impacté par l’impossibilité de rentrer en Guadeloupe — l’aéroport affiche 90% de pertes en passagers, un seul vol chaque jour là où il y en avait neuf avant la crise… les hôtels et les gîtes sont vides, les loueurs de voitures ont remisés sur des terrains vagues en bordure d’aéroport la plupart de leurs voitures. Et maintenant, deux centres commerciaux fermés à partir du 1er mars pour cause de durcissement des mesures restrictives Covid-19, soit des dizaines de magasins et des centaines d’emplois menacés).

Une Guadeloupéenne
à la relance

L’Etat a nommé Odile Nacibide sous-préfète chargée de la relance pour canaliser cet aspect de la crise et étudier quels secteurs ont besoin d’être soutenus et comment les aides peuvent être réparties, mais ça ne suffit pas pour les centaines d’entreprises que représentent ces socioprofessionnels et les milliers d’emplois menacés à plus ou moins long terme.

Odile Nacibide est une Guadeloupéenne (de Baie-Mahault), ancienne miss Baie-Mahault en 1985, partie à Paris où elle a décroché un emploi de caissière aux établissements balnéaires de la Ville de Paris. Là, elle est poussée par un chef de service. En cours du soir, elle étudie le droit, passe un concours de catégorie C, puis le concours de catégorie B, passe de services en services de l’Etat, puis, au ministère des Transports, son chef l’inscrit au concours interne d’accès à l’Institut régional d’administration de Bastia (Corse du Nord). Plus tard elle va faire un court séjour à la direction de la Mer, en Guadeloupe, avant de repartir, d’être sélectionnée en interne pour l’Ecole Nationale d’Administration (ENA). Elle est chef de service, sous-directrice au budget du ministère des Armées.

Aujourd’hui, sous-préfète, Odile Nacibide est en charge de la relance en Guadeloupe et Martinique.

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