Selon les statistiques nationales, 23% des chefs d’entreprise dans le secteur de l’artisanat, sont des femmes. En Martinique, la parité est encore loin, mais de plus en plus de femmes, comme Rosalie Telusson, se lancent dans l’entrepreneuriat. En 2019, Rosalie a créé Les savons de Titi.
Hibiscus, fruits de la passion, guimauve…, des senteurs qui font la particularité des Savons de Titi. Des savons artisanaux, 100% naturels, fabriqués par Rosalie Telusson. Martiniquaise, elle a créé sa société en 2019. « Cela fait longtemps que j’explore ce que la nature nous offre de meilleur J’avais cette volonté de partager avec les autres. Depuis deux ans, je me suis lancée dans l’aventure. Je gère la production de savons saponifiés à froid en utilisant une méthode traditionnelle, pour des savons éco-responsables, plus sains pour la peau, plus doux et hydratants. »
Des entrepreneures solidaires
Rosalie participe régulièrement à des événements en compagnie d’autres femmes chefs d’entreprise. « J’ai trouvé un univers merveilleux. Dans l’artisanat, les femmes sont fortes et très solidaires. Ce métier est basé sur des valeurs humaines telles que la solidarité, l’entraide, la complicité, la fraternité. On se soutient en cas de besoin. »
Pour Rosalie, l’une des principales qualités d’une femme chef d’entreprise, c’est sa capacité à concilier sa vie professionnelle et personnelle. « Les marchés sont ouverts essentiellement le week-end. Parfois, c’est difficile d’expliquer mon absence à mes enfants. Mais, ils s’habituent et me soutiennent : cela n’a pas de prix ! »
Pour Rosalie, la Journée internationale des droits de la femme, « c’est le moment approprié pour remettre sous le feu des projecteurs les revendications féministes, les inégalités, la solidarité entre femmes. »
Nicolas Négoce
Un parfum d’authenticité
Ces dernières années, le savon traditionnel assure autant qu’il rassure. C’est en substance le constat des marques de savons traditionnels qui voient leurs ventes progresser et leur distribution se multiplier. Rosalie est satisfaite. « J’ai pris le train en marche et je suis contente. Les choses se passent bien et il y a un intérêt. Aujourd’hui, les consommateurs s’intéressent à nouveau au savon traditionnel car ils se méfient des substances indésirables contenues dans les gels douche, ils ont envie d’un retour à plus d’authenticité. »
Malheureusement, la pandémie est passée par là. De nombreux chefs d’entreprises ont réduit leurs activités. D’autres n’ont pas eu d’autre choix que d’abandonner. Rosalie tient bon grâce notamment aux commandes via internet. « On se bat comme tout le monde pour continuer à résister, souligne-t-elle. Le partage de ma passion, les savons traditionnels, se faisait essentiellement lors des marchés et autres manifestations. Avec la crise sanitaire, j’ai dû revoir mon fonctionnement. Mon objectif est de créer un site pour faire connaître mes produits. J’avoue avoir voulu abandonner à maintes reprises. »