Ronald Cyrille, artiste en résidence connectée

L’artiste guadeloupéen, Ronald Cyrille, est en résidence connectée au MACTe (Pointe-à-Pitre) et au Perez Museum Art de Miami jusqu’au 17 janvier 2021.

A l’issue de sa résidence connectée, Ronald Cyrille présentera une exposition. Elle comportera les œuvres d’art qui auront vu le jour durant cette période de recherche.

Né d’une mère dominiquaise et d’un père guadeloupéen, Ronald Cyrille a vécu en Dominique, son île natale, en Martinique et en Guadeloupe. Trois îles qui vont inspirer l’art du jeune plasticienRonald Cyrille ne vient pas d’une famille d’artistes, mais sa mère et son père lui ont transmis « la fibre artistique ». 

Le dessin, pour construire son univers

Encore enfant, Ronald Cyrille se met à dessiner, une manière de construire son univers. « Mon départ de la Dominique pour la Guadeloupe a créé en moi une nostalgie. J’ai eu envie de parler de mes souvenirs d’enfance et de mon héritage », confie Ronald Cyrille. L’Abymien va alors suivre un parcours littéraire et artistique. Petit à petit, Ronald Cyrille peaufine son univers artistique. Le jeune artiste commencera la peinture au campus caribéen des arts de la Martinique. Il obtiendra un master d’arts plastiques en 2012. C’est également durant cette période que Ronald Cyrille commence le street-art

Ghetto Blaster, street-art, Les Abymes, 2011

« La voix des sans-voix »

« J’ai toujours aimé le street-art et j’ai toujours côtoyé de près ou de loin des acteurs de ce mouvement. Quand l’école a commandé des bombes, j’ai décidé d’en prendre et de laisser une trace sur le chemin qui menait jusqu’à chez moi. » Une manière de dire : « Moi aussi, je suis passé par là ». Ronald Cyrille décide alors de créer un personnage symbolique. « J’habitais à Terres Sainville, il y avait beaucoup de maisons abandonnées, ce qui me permettait de travailler mon style. J’ai créé un personnage qui avait les mains levées, il s’enfonçait dans le sol, ou il émergeait du sol. Il représentait les contrôles de police », explique l’artiste. Un art dénonciateur qui ne restera pas inaperçu. Ronald Cyrille était devenu « La voix des sans-voix » avec un art engagé et « vandale ».

Et Ronald Cyrille devint B.Bird

Ronald Cyrille se fait rapidement un nom dans le monde du street-art sous le pseudonyme de « B.Bird ». Une réputation qui remontera jusqu’à la Faculté d’arts. « Les gens commençaient à en parler. Certains professeurs et sociologues ont vu ce que je faisais et ils ont fait le lien », raconte Ronald Cyrille.

Aujourd’hui encore, le street-art reste important dans le travail de Ronald Cyrille. Parfois, il en fait en atelier. Mais, le « street-art » est majoritairement une source d’inspiration et un univers plastique qu’il mélange aux contes antillais.

Lauréat du prix de l’institut de la culture caribéenne de Miami (ICC), l’artiste guadeloupéen est en résidence connectée, depuis le 23 novembre et jusqu’au 17 janvier 2021, au MACTe et au prestigieux Perez Art Museum de Miami. Un concept nouveau qui permet aux artistes de travailler. « Avec la pandémie, il fallait revoir et adapter nos stratégies », explique-t-il. À cheval entre la spiritualité, l’histoire et la dénonciation, l’art de Ronald Cyrille ne laissera pas indifférents les Guadeloupéens qui se rendront à son exposition. Mais, il faudra attendre l’année 2021 pour pouvoir y jeter un coup d’œil.

Tafari Tirolien

Le « chien-oiseau », la marque de Ronald Cyrille

Echos, 2018

Inspiré par « la vie », Ronald Cyrille traite, dans ses œuvres, de l’actualité et de l’histoire de la Caraïbe de mille et une manières. L’une d’entre elles, reste la métaphore animalière, inspirée des contes antillais. Ronald Cyrille a inventé un animal qui revient à maintes reprises dans ses œuvres : le chien-oiseau. « J’ai choisi des animaux qui existent dans le bassin caribéen. Le chien-oiseau, en réalité, s’inspire du chien créole. Je trouvais son museau intéressant. J’ai commencé à faire une représentation symbolique qui est devenu une signature »

« J’utilise le chien créole pour questionner nos sociétés. »

Ronald Cyrille

Le chien créole représente également l’errance pour l’artiste. « On peut regarder les sociétés actuelles, reprend Ronald Cyrille. Beaucoup de personnes sont dans l’errance. J’utilise cette image du chien créole pour questionner les sociétés actuelles et quelques fois parler de ma propre errance, car je suis souvent en phase de recherches ».

En combinant le chien à l’oiseau, « l’animal le plus proche de l’ange, car il relit le ciel, la mer et la terre »Ronald Cyrille questionne les idées reçues des sociétés actuelles. « Le museau du chien peut se transformer en lézard, ou former d’autres animaux dans d’autres métaphores plastiques », précise-t-il. 

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