Assidue dans la préparation de l’exercice de tsunami et la mise en place d’outils d’information, la ville de Deshaies a obtenu le label Tsunami Ready de l’Unesco.
En Côte sous-le-vent, à Deshaies, la fête patronale, qui a débuté ce 29 juin, est marquée du sceau de la résilience. Engagée pour la protection des habitants de la commune et des visiteurs, Jeanny Marc, cheffe d’édilité, ne badine pas avec la sécurité. Depuis plus de 10 ans, la ville de Deshaies, met scrupuleusement en place l’exercice de tsunami Caribe Wave. « Chaque année, nous suivons le scénario proposé par l’Unesco en évaluant le temps de réaction, un élément très important, souligne le maire, Jeanny Marc. Cette année, nous avons utilisé des drones pour informer les plaisanciers. »
« Un tsunami peut atteindre Deshaies en 10 minutes. »
Jeanny Marc, maire de la commune.
Dans le même temps, avec le concours de spécialistes, tout le territoire a été balisé pour permettre à chacun de savoir où se mettre à l’abri en cas de tsunami.
« Nous avons répertorié 8 points en hauteur en évitant de traverser les rivières, précise Jeanny Marc. Nous avons 15 kilomètres de côte et nous sommes situés face à Montserrat : il ne faudra que 10 minutes au tsunami pour atteindre Deshaies depuis Montserrat. Même si nous avons des moyens d’alerte, il faut instaurer le réflexe au sein de la population : la terre a tremblé pendant un long moment, regardez la mer. Si elle recule, prenez votre kit et partez sans vous retourner ! »
Première ville de France et d’Europe
Pour son assiduité à la préparation en cas de tsunami, la mise en place de systèmes de prévention, d’alerte et de gestion des tsunamis, la ville de Deshaies est la première d’Europe et de France, 17e de la Caraïbe à obtenir la certification Tsunami Ready de la Commission océanographique intergouvernementale de l’Unesco. La plaque officielle a été dévoilée, ce vendredi 30 juin, en présence de représentants de l’Unesco, de la préfecture de Guadeloupe, de Matthieu Péroche, de l’Université de Montpellier 3. « C’est une grande fierté et aussi une grande responsabilité, a confié Jeanny Marc. Mais, il ne s’agit pas d’un accomplissement, mais d’un début vers autre chose. »
Le résultat de l’engagement de Madame le maire à faire de la sécurité des populations une priorité. De précédents phénomènes naturels et les désastres qu’ils ont causés ont forgé la conviction de la cheffe d’édilité qu’une bonne préparation permet une gestion plus fluide et de limiter les dégâts.
Hugo, Luis, Marie-Line…
« Quand j’étais adjointe au maire, j’ai vécu le cyclone Hugo [NDLR : en 1989], raconte Jeanny Marc. J’ai eu à gérer le désastre de cette période : Deshaies avait été coupée du monde pendant plus de 24 heures. J’ai vu à quel point il est important d’organiser les secours pour rassurer la population, apporter de l’eau, de la nourriture… C’était mon baptême. Quand j’ai été maire le 18 juin 1995, Luis est passé fin juillet, puis le cyclone Marie-Line, causant de terribles des inondations. »
Par la suite, en tant que députée, Jeanny Marc a intégré le Conseil d’orientation pour la prévention des risques naturels majeurs (COPRNM) où elle apprend l’existence de Caribe Wave. « J’ai interpellé le gouvernement, la préfecture a rejoint la démarche et depuis, l’exercice a pu être organisé en Guadeloupe. »
Avec ses équipes, Jeanny Marc entend poursuivre son action pour faire de Deshaies une commune sûre.
Cécilia Larney
La fête continue à Deshaies
Fête patronale, Festi D’Haies, se poursuit jusqu’au 29 juillet. Ce week-end, les enfants et la tradition seront à l’honneur.
- Samedi 1er juillet : Plas a timoun (randonnée contée, jeux gonflables, natation, tir à l’arc, voile traditionnelle, aviron…), de 9 à 14 heures, sur le plan d’eau. La Ronde des quadrilles, de 16 h 30 à 17 h 30, au boulevard des Poissonniers. Vin d’honneur, placette de la mairie, à 18 heures.
- Dimanche 2 juillet : Trail les Traces du Glouglou (trail). Départ à 7 heures, au stade de Bas-vent. Concert de la chorale paroissiale, à 16 heures, paroisse de Deshaies.