La monographie de Richard-Viktor Sainsily Cayol vient témoigner de son engagement à rendre visible ici et ailleurs la culture caribéenne.
Comme une très significative coïncidence, Richard-Viktor Sainsily Cayol et le côté plus sombre de la colonisation, monographie des 30 ans de création de l’artiste guadeloupéen, s’impose comme une bienheureuse contribution à l’heure où la Guadeloupe semble vouloir dessiner les contours de son avenir…
L’œuvre singulière de Richard-Viktor Sainsily Cayol nous renvoie à notre – nos – identité.s. Nourrie par l’histoire de nos territoires, les voyages de l’artiste, ses rencontres, notamment avec l’Afrique, elle est le reflet de son parcours très diversifié et tout aussi atypique. Diplômé, entre autres, de l’Ecole nationale supérieure des beaux-arts de Paris, coloriste, scénographe, Richard-Viktor Sainsily Cayol est aussi attiré par la sculpture, la photographie… qui laissent chacune une empreinte dans ses créations.
« Faire le point sur le chemin parcouru »
Miroir de notre identité, témoignage de notre héritage, l’œuvre de Richard-Viktor Sainsily Cayol rappelle qu’il y a encore une voie à construire. Le vivier de plasticiens qui a vu émerger, mûrir et s’affirmer Richard-Viktor Sainsily Cayol, en tant qu’artiste à l’œuvre résolument engagée, est réduit à peau de chagrin.
« Dans le parcours d’un artiste, particulièrement dans le domaine des arts visuels, 30 ans, c’est un bel âge pour faire le point sur le chemin parcouru », rappelle Richard-Viktor Sainsily Cayol.
Preuve que ses créations ont su interpeller les connaisseurs à l’international (Saint-Domingue, Italie, Dakar, Haïti, Porto Rico…), la monographie de Richard-Viktor Sainsily Cayol est l’aboutissement d’un désir partagé avec le critique d’art cubain, José Manuel Noceda Fernández, – expert de l’œuvre de Wilfredo Lam, chercheur en art contemporain caribéen et centraméricain -, de consacrer un ouvrage spécifique à son œuvre.
Une pièce de collection pour une bibliothèque à enrichir
« Il a eu un coup de cœur pour mon travail et moi, je souhaitais faire ce projet, poursuit Richard-Viktor Sainsily Cayol. Cette monographie a permis à José Manuel Noceda Fernández de sortir du cadre habituel pour travailler avec un Caribéen francophone. Il a beaucoup d’affection pour les artistes caribéens francophones, notamment Michèle Chomereau-Lamotte, Lucien Léogane, Klodi Cancelier…, qu’il a connus de réputation lors des Biennales organisées à Saint-Domingue, ou à l’époque du Carifesta… ».
Un beau-livre en français, anglais et espagnol à s’offrir et à offrir, une pièce de collection qui s’ajoute à une bibliothèque encore trop pauvre d’ouvrages d’art de qualité d’artistes de nos territoires.
Après une présentation au Yacht Club (Pointe-à-Pitre), le 23 mai, Richard-Viktor Sainsily-Cayol sera l’invité d’une soirée Arts, musique et poésie avec Pierre-Edouard Décimus, co-fondateur de Kassav’ et auteur de Pou zot : Kassav’, love and ka-dance, et Frantz Succab (Pawòl an driv), à Pizz’Archipel (Les Abymes), vendredi 14 juin, à 18 h 30.
Cécilia Larney
La monographie Richard-Viktor Sainsily Cayol et le côté plus sombre de la colonisation (éd. Lelivredart) est disponible en librairie et en ligne : richard-viktor@sainsily-cayol.com