Seuls les hôpitaux de trois provinces disposent de ces spécialistes. Les directeurs de la Forensic Medicine Society demandent une rencontre urgente avec le président Luis Abinader.
Le pays compte environ 150 médecins légistes diplômés de cette spécialité, ce qui équivaut à environ un pour 800 000 habitants, une insuffisance aggravée par le fait que seulement 30% sont affectés à la fois au ministère public et au secteur de la santé.
Pendant ce temps, 70% des médecins diplômés dans cette spécialité qui ont investit quatre ans de leur vie pour faire cette spécialité, sont au chômage, certains d’entre eux conduisent des taxis, vendent des légumes au marché, font des travaux d’électricité, exercent dans d’autres branches médicales, et certaines restent femmes au foyer, malgré la forte demande pour ces services dans le pays.
La réalité a été révélée lors d’un entretien avec Listín Diario, les directeurs de la Société dominicaine de médecine légale, Cándido Jiménez, président, et Jairo Medrano, conseiller juridique.
Ils affirment que depuis 2007 ils en ont assez de demander la nomination de ces personnels pour apporter une réponse plus rapide à la population, mais que jusqu’à présent leurs revendications n’ont pas été entendues.
Idéalement, expliquent-ils, il devrait y avoir un médecin légiste pour 100 000 ou 150 000 habitants afin de fournir des soins en temps opportun à la population, qui se plaint fréquemment du retard à retirer un cadavre ou du temps qu’il faut pour attendre les résultats d’une autopsie.
En outre, ont-ils ajouté, chaque hôpital devrait avoir un médecin légiste nommé, mais uniquement les maternités La Altagracia et San Lorenzo de los Mina, les hôpitaux Darío Contreras, Luis Eduardo Aybar et Padre Billini dans le Grand Saint-Domingue ; l’Antonio Musa, de San Pedro de Macorís et le Juan Pablo Pina, de San Cristóbal, ont affecté ce personnel.
Ils ont rappelé que ces spécialistes sont ceux chargés d’enquêter sur les causes des décès qui surviennent dans les hôpitaux, ceux de la surveillance épidémiologique, tant de nature virale que de mortalité maternelle et infantile, entre autres.
Rencontre avec Abinader
Ainsi, les médecins Jiménez et Medrano ont profité de cet espace pour demander un entretien urgent avec le président Luis Abinader, afin d’expliquer les besoins du secteur.
Les spécialistes assurent avoir demandé la nomination de médecins légistes à toutes les autorités sanitaires qui ont dirigé le pays depuis sa création en 2007, mais personne ne leur a donné de réponse. « Nous sommes convaincus que seul un entretien avec le président Abinader résoudra ce déficit », a déclaré Jiménez.
Les dirigeants de la Forensic Medicine Society se sont dit très tristes cette semaine lorsque le ministère de la Santé publique et le Service national de santé (SNS) ont annoncé la création de nouveaux postes dans différentes spécialités médicales, mais la médecine légale n’a pas été incluse.
Source : Listin Diario
