Le rassemblement a été appelé par le Réseau socio-environnemental et le Coordonnateur populaire national, exigeant le respect de leurs droits sociaux et environnementaux. Les manifestants ont interpelé le président Luis Abinader et des groupes financiers et commerciaux.
Des milliers de personnes se sont rassemblées samedi 3 juin 2023 devant le Palais National pour exprimer leur rejet de la privatisation de l’eau et exiger le respect de leurs droits sociaux et environnementaux. La concentration a été convoquée par le Réseau Socio-environnemental et le Coordonnateur Populaire National.
Sous le slogan « Non à la privatisation de l’eau », cette mobilisation a réuni des collectivités, des secteurs paysans, des syndicats, des étudiants, des féministes, des écologistes et des populations touchées par des projets néfastes.
Les manifestants ont appelé le président Luis Abinader et les groupes financiers et commerciaux, indiquant clairement qu’ils ne leur permettront pas de prendre le contrôle du pays ou de le conduire vers la destruction morale et physique.
Dans le Manifeste dominicain pour la Journée mondiale de l’environnement 2023, une série de revendications concrètes ont été présentées, qui, tout d’abord, exigent l’arrêt définitif du projet hydroélectrique Las Placetas à San Jose de Las Matas et La Sierra.
Ils ont également exigé l’annulation de l’exploitation de l’or à Loma Romero, San Juan de la Maguana, ainsi que l’arrêt de l’exploration minière à Restauración et sur la Northwest Line.
Le manifeste soulignait le rejet des barges polluantes à Playa Los Negros, Puerto Viejo Azua, installées grâce à un permis environnemental truqué.
Compte tenu de cela, il a été proposé de soutenir le projet RD 100% Renouvelable, promu par des coopératives et des groupes socio-environnementaux, comme une alternative plus économique et respectueuse de l’environnement.
De même, des actions concrètes ont été exigées pour protéger les familles menacées par la digue à résidus d’El Llagal et la contamination générée par la société minière Barrick Gold. En outre, le déplacement de la centrale hydroélectrique de Dos Ríos et la récupération de la réserve naturelle de la lagune de Saladillo, entre Monte Cristi et Dajabón, ont été réclamés.
Le manifeste a également souligné la nécessité de faire face à la contamination à Punta Catalina et de mettre fin à la complicité avec ses dépassements de coûts et son impunité. D’autres points comprenaient la déclaration de Loma Miranda en tant que parc national, l’arrêt de la construction du projet hydroélectrique privé sur la rivière Masipedro à Bonao et le placement de filtres dans les cheminées de Falconbridge à Bonao.
En outre, des fraudes immobilières présumées et la destruction de mangroves ont été signalées dans le projet Bucanye à Pedernales, ainsi que dans les opérations minières de l’entreprise Belfond et d’autres sociétés à Bahoruco Oriental, en raison de leur impact négatif sur les sources d’eau, l’agriculture et le tourisme dans la région.
De même, un appel a été lancé pour auditer et assainir le projet du barrage de Monte Grande et tous ses travaux complémentaires.
Le Manifeste dominicain de la Journée mondiale de l’environnement 2023 a également appelé à l’arrêt de la combustion de la canne à sucre polluante, à la remise de la sucrerie de Barahona à la région d’Enriquillo et à la récupération des terres de l’État et de la réforme agraire usurpées par le Consortium central du sucre (CAC).
De même, la déclaration d’utilité publique des terres en conflit dans la province de Seibo a été exigée, reconnaissant la possession des pèlerins pour promouvoir l’agriculture, la préservation de l’environnement et l’écotourisme.
Le manifeste comprenait l’appel à relocaliser les agriculteurs qui cultivent encore dans la zone du parc national Los Haitises pour conserver le réservoir d’eau et arrêter les abus de l’opération militaire déployée par le ministère de l’Environnement et a exigé le rétablissement du parc national Manuel Aurelio Tavares Juste.
Les manifestants ont clairement exprimé leur rejet des permis environnementaux illégaux et abusifs, ainsi que la complicité du ministère de l’Environnement avec les entreprises extractives. Ils ont exigé la protection des rivières, des montagnes, des mangroves et des zones humides du pays, ainsi que le respect de la vie, de la santé et des droits de tous.
En réponse à cette forte mobilisation, le Coordonnateur National Populaire, le Réseau National Socio-environnemental et d’autres organisations ont annoncé la convocation de l’Assemblée Nationale Populaire pour les Droits Sociaux et Environnementaux du Peuple Dominicain.
Cette assemblée, qui se tiendra entre fin juin et début juillet, cherchera à s’entendre sur des actions plus musclées sur l’ensemble du territoire national au cas où le gouvernement et les élites continueraient à ignorer les revendications populaires.
Les citoyens ont exigé la fin des projets nuisibles, de la corruption et de l’absence de réponse des autorités.
Source : Listin Diario