Annoncé ce mercredi 25 août par le gouvernement, le report de la rentrée a fait l’objet d’une demande conjointe des présidents des collectivités de Guadeloupe et de Martinique, des syndicats d’enseignants, des représentants des parents d’élèves. Pour Eddy Ségur, Secrétaire général de la FSU Guadeloupe, il s’agit de travailler sur les « conditions de la reprise ».
La date du 13 septembre a été avancée pour la Guadeloupe, la Martinique et certaines zones de Guyane où l’épidémie de Covid-19 est particulièrement virulente. « On ne pouvait pas accueillir les élèves au regard de la situation actuelle, rappelle Eddy Ségur, Secrétaire général de la FSU Guadeloupe. Maintenant, nous travaillons sur les conditions de la reprise. Il est hors que les établissements scolaires se transforment en clusters et participent à la propagation du virus. »
Un premier groupe de travail, type CHSCT (Comité d’hygiène, de sécurité et des conditions de travail), s’est réuni mardi 24 août, sous l’égide du Secrétaire général de l’Académie de Guadeloupe, pour présenter le protocole sanitaire. La Région Guadeloupe, le Conseil départemental, l’Association des maires, les représentants des chefs d’établissements et du personnel, les organisations syndicales de l’Education nationale… y ont pris part. Les échanges devraient se poursuivre ce vendredi avec à l’ordre du jour, le transport scolaire, l’Education physique et sportive, la restauration scolaire et la limitation de brassage.
« Une méconnaissance de la réalité du terrain »
Cette rentrée scolaire au 13 septembre en Guadeloupe, en Martinique et en partie en Guyane a certes été actée, mais avec une précision sur le fait que « ce report ne prolongeait pas les vacances ».
« Comment faire une prise en charge des élèves en distanciel alors que pour la plupart d’entre nous, nous ne connaissons pas encore les élèves que nous aurons cette année, souligne Eddy Ségur. En plus, la plupart des élèves n’ont pas le matériel informatique adéquat et nous ne disposons pas d’une couverture numérique suffisante pour faire une école à distance dans de bonnes conditions. Tout cela démontre encore une fois de la part du gouvernement une méconnaissance de la réalité du terrain. »
Se donner les moyens
Par ailleurs, pour la FSU Guadeloupe, suite à la vague de décès liés au Covid, qui affecte de nombreuses familles, l’état psychologique des élèves et des enseignants devra être pris en compte. « Aujourd’hui, poursuit Eddy Ségur, nous n’avons aucune garantie de voir l’immunité collective se mettre en place grâce à la vaccination. Il faudra nécessairement mettre les moyens pour que :
- Les hôpitaux aient suffisamment de lits de réanimation
- Les médecins aient la possibilité de soigner les gens
- Les écoles disposent de plus d’enseignants pour dégrouper les classes et mettre en place une véritable distanciation entre les élèves pour que les gestes barrières soient respectés
- Les écoles soient alimentées en eau »
Dans les prochains jours, des groupes de travail spécifiques aux premier et second degrés seront constitués pour déterminer les modalités de distanciation, d’accueil, tant au niveau humain que matériel.
Cécilia Larney