Ary Chalus, président sortant du Conseil régional, ancien maire de Baie-Mahault, postule pour un second mandat. Sur sa liste Continuons d’avancer, des fidèles mais aussi des têtes nouvelles, des personnalités de la société civile, des experts. C’est une liste de consensus, ouverte.
Vous postulez pour un nouveau mandat à la tête de la Région. Pourquoi ?
Mes actions ont toujours été animées par mon amour pour la Guadeloupe. Ces six dernières années, nous avons posé les fondations pour une nouvelle Guadeloupe. Une Guadeloupe durable, compétitive, innovante et ouverte sur la Caraïbe et sur le monde. Nous avons enclenché de nombreux chantiers sur l’ensemble du territoire, et ce, malgré un contexte qui nous a souvent été défavorable. Beaucoup reste à faire et nous avons encore de nombreux défis à relever.
Aujourd’hui, j’ose avoir plus d’ambition pour la Guadeloupe, au niveau économique, social et environnemental.
C’est pour cela que je souhaite continuer d’avancer, avec et pour les Guadeloupéennes et les Guadeloupéens.
En forme de bilan, cinq actions qui vont changer la Guadeloupe !
Nous avons eu pour ambition de renforcer l’équilibre territorial, et cela passe par de grands chantier. Les travaux de la déviation de la Boucan débuteront sous la prochaine mandature et changeront considérablement le quotidien de nombreux Guadeloupéens.
Sur l’aménagement numérique, c’est 100 millions d’euros entre 2015 et 2021 pour le déploiement d’un réseau de fibre optique au sein des communes. Et le travail ne s’arrête pas là ! Nous aurons pour ambition de poursuivre les travaux afin de faire de notre territoire une île résolument connectée.
Dans le domaine du sport, j’ai été heureux et fier de voir que le CREPS a été retenu comme Centre de préparation pour les jeux Olympiques 2021. Une fierté pour nous qui avons travaillé sur la transformation de ce site central.
Pour continuer dans ce domaine, et faire le lien avec l’équilibre du territoire, nous avons posé les bases pour la création du pôle hippique d’Anse-Bertrand, qui garantira une plus forte attractivité pour le nord Grande-Terre.
Je ne peux pas évoquer mon bilan sans parler de Marie-Galante et des efforts que nous continuerons à déployer afin de moderniser son usine sucrière.
Enfin, nous portons un projet ambitieux pour la zone de Perrin, à travers la mise en place d’une « Medicine Valley », qui sera composée d’une faculté de médecine de plein exercice, de laboratoires de recherche médicale et des écoles d’infirmiers et de professions médicales.
L’économie est votre souci constant. Comment relancer celle-ci après une année de crise sanitaire ?
La crise sanitaire liée à la covid-19 a eu un impact considérable sur notre économie. La Région a été aux côtés des entrepreneurs et des artisans dès le début de la pandémie. Et nous continuerons à être présent à travers le Plan de Relance. Ce Plan de Relance, c’est plus de 500 millions d’euros investis par la Région sur les deux prochaines années afin d’aider, d’accompagner et de consolider l’entreprise Guadeloupéenne.
Dans l’urgence, nous penserons également aux artisans et aux secteurs porteurs, tels que l’agro-écologie, qui nécessiteront une attention particulière et constante.
Il faut mieux former la jeunesse de ce pays et inciter ceux qui sont partis à revenir. Quelles sont vos propositions ?
Je le dis souvent : les meilleurs experts de la Guadeloupe sont les Guadeloupéens ! Nos jeunes doivent rentrer afin de participer au développement de notre territoire. Durant ma mandature, j’ai souhaité accompagné le projet de « Plateforme numérique du retour au Pays », qui fait actuellement l’objet d’une instruction au sein des services de la Région.
Demain, je souhaite que l’on sensibilise mieux nos jeunes sur les opportunités professionnelles et les métiers de demain, et ce, dès l’école primaire !
Je veux également que nous favorisions la coopération avec le Département, les EPCI et les communes, à travers le Contrat de Gouvernance Concertée, afin de mobiliser du foncier pour les porteurs de projet.
Enfin, le retour au pays, c’est également le Plan Action Jeunesse (PAJ) que nous avons déployé à hauteur de 5 millions d’euros pour les jeunes de 16 à 35 ans souhaitant créer une entreprise.
Sans environnement sain pas de tourisme. Votre projet pour l’environnement est ambitieux. Dites-nous en plus.
Nous voulons poursuivre l’ambition que nous avons d’avoir une Guadeloupe propre, durable et résolument tournée vers la transition écologique.
Cela passera par plusieurs canaux : le déploiement de la première Agence Régionale de la Biodiversité des Iles de Guadeloupe (la première en Outre-mer !), l’ouverture d’infrastructures de gestion des déchets sur l’ensemble du territoire, et notamment les îles du Sud, et l’installation d’un centre d’excellence caribéen de la géothermie, afin d’accroître notre apport en énergie renouvelable.
L’eau dans tous les robinets et de qualité. La Région a lancé la reconstruction du réseau. Où en est-on ?
Le Plan Marshall de l’eau lancé par la Région représente aujourd’hui 150 millions d’euros de travaux et plus de 54 km de réseaux d’eau en rénovation sur toute la Guadeloupe.
La Région s’est également engagée à mobiliser plus de 170 millions d’euros durant les prochaines années. Restructuration des réseaux, accompagnement à la mise en œuvre d’une structure unique et préservation des emplois : tels seront nos objectifs pour les prochaines années.
Les déplacements sont aussi une préoccupation des Guadeloupéens. Le réseau routier et le réseau du transport public seront-ils fiables un jour prochain ?
Nous voulons continuer à travailler pour améliorer le quotidien des Guadeloupéens.
Nous renforcerons nos investissements sur nos réseaux routiers, tout en continuant à améliorer le transport maritime (à travers par exemple le Bus des Mers), le transport interurbain ou encore le transport scolaire.
Nous souhaitons également mettre en place une Autorité unique pour une mobilité durable et solidaire, afin d’harmoniser la gestion du transport en Guadeloupe.
La culture, c’est aussi de l’économie ?
Les industries culturelles et créatives font partie intégrante du développement économique et de l’épanouissement de notre population.
Nous avons fait le choix de soutenir par exemple le cinéma et l’audiovisuel mais également l’archéologie et le patrimoine, avec des retombées positives pour notre économie et notre rayonnement à l’international.
Demain, nous continuerons d’avancer en accompagnant les projets culturels à tous les stades de développement et en favorisant l’émergence d’un véritable marché de l’art en Guadeloupe.
En quoi faut-il changer les relations avec l’Etat ?
Nous avons pu le voir lors du passage des ouragans Irma et Maria, il est aujourd’hui nécessaire de renforcer la domiciliation locale du pouvoir afin de garantir des réponses adaptées et rapides pour les Guadeloupéens.
A travers la mise en œuvre du Contrat de Gouvernance Concertée, nous souhaitons résolument adapter nos relations avec l’Etat et aboutir à une relation partenariale, et non plus tutélaire.
Nous favoriserons néanmoins la concertation, avec l’ensemble des acteurs et parties prenantes du territoire, afin de mettre en œuvre des politiques publiques efficientes.
En somme, oui, notre relation avec l’Etat doit changer, pour le bien-être de la Guadeloupe et des Guadeloupéens.
Réélu, sera-ce votre dernier mandat ?
Je souhaite travailler pour les Guadeloupéens. C’est mon unique priorité, à cet instant.
Propos recueillis par André-Jean VIDAL