Quand les lycéens s’approprient le bambou

Huit élèves du lycée agricole Alexandre Buffon, de Convenance Baie-Mahault, ont décroché le premier prix du concours Entreprendre en lycée pour leur création originale : une lunch box en bambou. Un produit éco-responsable qu’ils ont entièrement pensé, amélioré et fabriqué.

Malgré une année scolaire en pointillés, entre confinement, demi-jauge, mouvements de grève…, les élèves du lycée agricole de Baie-Mahault (Guadeloupe) sont allés au bout de leur projet. Leur implication exemplaire dans la micro-entreprise, Ti ambalaj an nou, a permis au lycée agricole Alexandre Buffon de décrocher le premier prix (attendu depuis si longtemps) au concours Entreprendre en lycée. « Nous étions confiants parce que nous savions que nous avions un beau projet, commente Kyllian Daupin, directeur commercial de la micro-entreprise, Ti ambalaj an nou. Nous avions beaucoup d’encouragements et de retours positifs. »

L’équipe de Ti ambalaj an nou.
Hermétique et fonctionnelle

Inscrits en option Pratiques socio-culturelles depuis l’année dernière (en classe de Première), les lycéens avaient décidé de créer une boîte pour coller au projet d’une autre classe qui souhaitait mettre au point des sauces alimentaires. Les sauces n’ont pas vu le jour, mais les élèves de la micro-entreprise Ti ambalaj an nou n’ont pas lâché l’affaire. Plus d’un an après leurs premières ébauches, les lycéens ont abouti à la conception d’une lunch box en bambou. La box, parfaitement hermétique et fonctionnelle, a subi plusieurs améliorations.

Le savoir-faire de professionnels

A partir du bambou coupé (à la bonne lune) sur l’exploitation du lycée ou fourni par des parents d’élèves, les lycéens ont appris à poncer, conditionner, travailler l’étanchéité, concevoir la fermeture de leurs box. Comme souvent, il a fallu être 100 fois sur le métier, recommencer, prendre conseils auprès de professionnels, repenser le projet, trouver des solutions adaptées pour convaincre. Avec Nicole Delfolie et Elisa Hourlier-Albert, enseignantes d’éducation socio-culturelle, au lycée agricole de Baie-Mahautlt, les élèves ont bénéficié de l’encadrement et du savoir-faire de professionnels aguerris. Moïse Tite, artisan, François Piquet, artiste, Marlyne Chirias, de Bwa Lansan et marraine du projet, Laurent Pflumio, coach.

La lunch box en bambou, victime de son succès

La boîte 100 % éco-responsable et biodégradable, qui valorise le bambou, est déjà victime de son succès. Les élèves de Terminale, qui sont en pleine période d’examens, ont dû stopper les commandes pour répondre aux demandes qu’ils ont reçues. « La fabrication des box prend du temps, avoue Norah Vilmen, chargée de communication de Ti ambalaj an nou. On travaille sur l’heure d’option, le vendredi matin, mais cela ne suffit pas. Donc, on travaille aussi le mercredi et sur notre temps libre, entre 12 et 14, et même le week-end : on dort au lycée et on poursuit le lendemain. » Fort heureusement, dans cette entreprise, les lauréats peuvent compter sur le soutien de leurs camarades qui donnent de leur temps pour aider à la fabrication des box. Une belle solidarité qu’il convient de souligner !

Cécilia Larney

Le bambou, une matière à valoriser

Elisa Hourlier-Albert et Nicole Delfolie, enseignantes d’éducation socio-culturelle.

« En Guadeloupe, il y a un travail à faire autour du bambou, en matière de développement durable, rappelle Elisa Hourlier-Albert, responsable de l’option Pratiques socio-culturelles au lycée agricole de Baie-Mahault. Selon sa couleur, le bambou apporte une esthétique différente à la box. Avec les chutes, on peut réaliser des objets de décoration. Valoriser le bambou, c’est une bonne occasion d’abandonner le plastique pour aller vers un produit éco-responsable, durable en utilisant une matière naturelle qu’on trouve chez nous. »

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