Quand Eric Jalton prend la population à témoin

Eric Jalton fait bande à part, tout en étant d’accord avec ses collègues sur le principe d’un syndicat mixte de gestion de l’eau et de l’assainissement..
Photo DR

« Nous ne pouvions décemment participer à cette réunion médiatisée véritable traquenard organisé, au mépris de toutes les règles démocratiques. »

Mais, de quoi parle donc Eric Jalton, maire des Abymes, président de Cap Excellence ? De la réunion de la Conférence territoriale de l’action publique (CTAP) qui s’est tenue mercredi dernier, le 25 novembre.

Les représentants de la Région, du Département, les présidents des quatre communautés d’agglomération (sur cinq) « ont adopté, écrit-il, un projet de syndicat mixte ouvert pour la gestion de l’eau et de l’assainissement en Guadeloupe. »

M. Jalton ne s’y est pas rendu. Dans nos colonnes il a dit pourquoi. Il a eu le sentiment que tout était déjà décidé, qu’il avait été laissé de côté. « Cap Excellence, accuse-t-il, n’a pas été associée aux travaux préparatoires. D’où nos protestations publiques, s’agissant d’un dossier extrêmement sensible pour le pays, et justifiant un examen approfondi, débouchant sur des décisions mûries et opérationnelles, dans des délais rapides et maîtrisés. »

Néanmoins, si Eric Jalton n’était pas présent, ses recommandations ont été reprises, une par une, par Ary Chalus, soucieux d’apaiser l’ire de son collègue. Les cinq conditions essentielles voulues par le président de cap Excellence — pas de licenciement, prix de l’eau abordable, structure viable économiquement, pas de transfert des dettes du Siaeag à la nouvelle structure, participation effective des partenaires sociaux et des représentants des usagers aux travaux de préfiguration de la future structure et sa gestion — ont été reprises dans l’accord signé par toutes les parties, sauf Eric Jalton. Le préfet ne s’est même pas déplacé.

Eric Jalton ne ferme pas la port

S’il reconnait qu’il a été entendu, Eric Jalton aurait souhaité que les partenaires sociaux soient présents aux discussions, tout comme les représentants des usagers. Mais, lui a opposé Ary Chalus dans un courrier, ceux-ci ne sont pas élus et les CTAP sont réservées statutairement aux élus. Il faudra, a-t-il dit, trouver un biais.

Eric Jalton ne ferme pas la porte mais il entend, sans doute, imposer sa façon de voir. Pour cela, il donne une leçon, dans une adresse à la population que nous publions in extenso : Cap Excellence, qu’il préside, a toujours payé ce qu’elle devait au Siaeag, même avec une majoration de 20%, par solidarité avec les autres EPCI.

Alors, posture ? L’avenir dira si Eric Jalton suivra la recommandation d’Ary Chalus, qui se dit convaincu… que Cap Excellence les rejoindra bientôt. A suivre.

André-Jean VIDAL

la lettre ouverte d’Eric Jalton :

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