Valérie Pécresse, présidente de la Région Île-de-France, a été désignée candidate LR à l’élection présidentielle. Elle l’a emporté devant Eric Ciotti. C’est la première fois que le parti du général de Gaulle, de Jacques Chirac, de Nicolas Sarkozy, un parti d’homme, a désigné une femme pour le représenter dans l’élection majeure, celle à la présidence de la République. « Un système, ça se change et un président, ça se change aussi. » Le ton est donné.
Ecoutons Valérie Pécresse qui exprime sa fierté d’avoir été désignée. « Cette campagne, c’est le combat d’une vie. Et avec vous, je vais le gagner. La France est devenue un puzzle, nous allons la réparer, rétablir son unité, la France a été abîmée, nous allons lui redonner le sens de l’autorité qu’elle l’attend, la France a été déclassée, nous allons lui rendre le souffle et la grandeur qu’elle mérite. La France est une exigence. Ce que je vous propose, c’est une belle et une immense aventure : nous allons rendre à notre pays son unité sa dignité et sa fierté. »
« Notre rassemblement, a dit Valérie Pécresse, je veux l’étendre à toutes les figures et les talents de la droite. Les talents du centre mais aussi les talents d’ailleurs, à tous les républicains sincères qui se reconnaîtront dans notre projet pour la France. Aujourd’hui, j’ai une bonne nouvelle, mes chers amis, la droite républicaine est de retour, la droite des convictions, la droite des solutions. Elle était unie et elle part au combat avec une volonté implacable, parce que la France ne peut plus se permettre d’attendre. »
Dans les prochains mois, Valérie Pécresse aura un discours sans équivoque, offensif : « Notre grand défi, ça va être de refaire Nation. Recréer ce sentiment d’être tous pour un et un pour tous. En redevenant indivisible, la France redeviendra Invincible. Je la veux respectée partout dans le monde. Je serai l’avocate d’une Europe moins naïve et d’une mondialisation plus régulée et plus juste. Je serai toujours intraitable dans la défense des intérêts de la France. Mais, la France ne sera forte à l’extérieur que si elle est forte à l’intérieur. Aujourd’hui, je ressens la colère d’un peuple, d’un peuple de France qui se sent impuissant face à la violence et à la montée du séparatisme islamiste, qui se sent menacé, menacé dans ses valeurs et ses modes de vie par une immigration incontrôlée. Emprisonné aussi sous le poids écrasant de la bureaucratie et de la dette. Je ressens l’angoisse du lendemain des millions de Français qui peinent de plus en plus à joindre les deux bouts. Et de ceux qui voient menacées par une mondialisation sans règles, nos industries et notre agriculture. Je veux leur dire que rien n’est fichu. Nous ne sommes condamnés ni au désordre ni au déclin. Notre pays regorge de talents, regorge d’énergie. Ce n’est pas la France qui est en cause, c’est son système avec son immobilisme politique et sa lâcheté à agir clairement et fortement. Mais un système, ça se change et un président, ça se change aussi. »
Une femme
de caractère
Le ton est donné, celui d’une volonté farouche. Car Valérie Pécresse est une femme déterminée. Qui n’a jamais laissé personne lui marcher sur les pieds. Ni à l’ENA (2e de la promotion Condorcet), ni au Conseil d‘Etat où elle se hisse rapidement au rôle important de commissaire du gouvernement. En parallèle, elle est secrétaire générale du conseil supérieur de l’Agence France Presse. Appelée par Nicolas Sarkozy tout comme par Lionel Jospin à rejoindre leur campagne présidentielle, elle choisit l’UMP, devient conseillère régionale, puis ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche de Nicolas Sarkozy, elle est officiellement désignée candidate de l’UMP à l’unanimité de la commission nationale d’investiture du parti le 5 janvier 2015 pour la présidence de la Région Île-de-France. Elle se lance dans la campagne tout en intégrant le nouveau gouvernement (Fillon IV), nommée ministre du Budget, des Comptes publics et de la Réforme de l’État. Après le départ de Nicolas Sarkozy de l’Elysée, elle redevient députée, puis secrétaire générale déléguée de l’UMP.
Le 18 décembre 2015, elle devient la première femme présidente du conseil régional d’Île-de-France. Elle devient également présidente de l’établissement public foncier d’Île-de-France (EPFIF) le 31 mars 2016.
Des liens forts
avec les Outre-mer
Avec elle, Valérie Pécresse a au nombre de ses fidèles, Patrick Karam, ancien délégué interministériel à l’égalité des Français d’Outre-mer, un Guadeloupéen qui va lui donner tout d’abord cette sensibilité aux malheurs des chrétiens d’Orient persécutés par les islamistes.
Patrick Karam qui va impulser, à ses côtés, une politique très ultramarine à la Région Île-de-France.
Ainsi, lors de la crise sanitaire provoquée par la Covid-19, Valérie Pécresse va répondre spontanément à la demande d’Ary Chalus, président de la Région Guadeloupe, au plus fort de cette crise, en août dernier. Il fallait des lits médicalisés, des respirateurs, non seulement pour la Guadeloupe mais aussi par la Martinique. Patrick Karam, en missi dominici de sa présidente, les a amenés en Guadeloupe et en Martinique.
Nul doute que le Guadeloupéen sera l’un des acteurs majeurs de la campagne de Valérie Pécresse en Outre-mer et chez les originaires des Outre-mer installés dans l’Hexagone dont il a défendu les intérêts de longues années — il a été président-fondateur du Collectif des Antillais, Guyanais, Réunionnais et Mahorais (Collectifdom), association de défense et de promotion des Français d’outre-mer.
André-Jean VIDAL